Après l’ombre

  • Echo de la soirée du 15 octobre 2020, à la suite de la projection du film documentaire de Stéphane MERCURIO, « Après l’ombre ».

    Dedans-dehors, dans l’ombre-dans la lumière, la mort-la vie…c’est comme une pulsation, quelque chose devient possible.Ce film documentaire nous invite à suivre le cheminement d’un metteur en scène et de ses comédiens hors du commun. Le théâtre sert à ça, ouvrir des espaces de pensées.

  • Pierre Forestier nous présente le fil « tiré d’un bout de la pelote » qu’il a choisi, pour lancer le débat. Le style de la réalisatrice a permis de traiter ce sujet des « longues peines »avec une grande simplicité, de la pudeur et une force particulière.

    Les premières images en gros plans, des visages, le silence, l’isolement liés à l’enfermement. « Parler pour dire quoi ? », « j’ai tout perdu ! » ! 

    Puis des petits bouts d’histoires apparaissent, timidement, une parole singulière soutenue par une présence et une écoute pour chaque un, chaque une : « Si tu ne nous le dis pas, on ne peut pas le savoir ! ». La confiance s’installe doucement par un regard, une main sur l’épaule, mais surtout un dire qui trouve une adresse, une parole qui trouve « crédit » auprès de l’Autre.

    La parole ne permet pas de tout dire, mais de cerner quelque chose de ce qu’on peut dire à un moment donné.

    Puis les corps se mettent en mouvement, la parole partagée « on est tous ensemble avec toi » permet que le corps même de la personne se rassemble. Une certaine dignité se fait ressentir et les sourires apparaissent.

    Après l’ombre nous parle d’humanité et de l’importance de permettre à chacun de trouver une place dans l’existence. La pièce de théâtre qui s’est montée sous nos yeux pourrait-on dire, s’intitule « Une longue peine », avec l’équivoque du mot, pour tenter de dire la douleur d’exister et comment untraitement de la parole peut la rendre supportable, vivable.

    Hélène Clément