Écho de la conférence « Obtenir la différence absolue »

  • Écho de la conférence « Obtenir la différence absolue »
    Écho de la conférence « Obtenir la différence absolue »
  • Echo de la conférence « Obtenir la différence absolue »

     

    Cette soirée s’était fait attendre !   

    Prévue en mars à Valence, les circonstances liées à la situation sanitaire l’avaient reportéepuis en ont modifié les aspects matériels puisque c’est grâce à Zoom que nous avons pu converser ce soir là. 

    Trois textes ont rythmé la rencontre, ponctués par les commentaires de Geneviève Valentin, secrétaire de Valence pour l'ACF et les questions du public.

  • Les deux textes d’Anne-Marie Meiser et de Patrick Hollender sont des travaux dun cartel, à partir du thème du séminaire de l'ACF « Ce qui nous cause » et orienté par la journée de Question d’Ecole de l’ECF tenue à Paris en février 2020 « Puissance de la parole ». Ce cartel interroge : qu’obtient-on à la fin d’une analyse ? Sujet complexe qui inclut la question du désir de l’analyste.

    Notre invitée, Véronique Herlant, a débuté la soirée par une citation de Freud : « Nous ne savons renoncer à rien. Nous ne savons qu’échanger une chose pour une autre ». C’est vraiment cela la psychanalyse d’orientation lacanienne ! Pas de renoncement pour le travailleur décidé orienté par la psychanalyse lacanienne (même par ZOOM !). Et les trois textes de cette soirée le démontrent : ils attrapent chacun, à leur manière, la question sans en faire une vérité toute.

    Tout d'abordVéronique Herlant reprend et déplie pas à pas une phrase de Lacan du séminaire XI, datée du 24 juin 1964 : « Le désir de l’analyste n’est pas un désir pur. C’est un désir d’obtenir la différence absolue » (Séminaire XI, p 278). Geneviève Valentin nous fait remarquer combien les propos de Lacan résonnent particulièrement puisqu’ils sont prononcés trois jours avant l’acte de fondation de son Ecole.

    A cette occasion, Lacan ne recule pas devant la question de l’imposture de la psychanalysesujet toujours actuel d’ailleurs qui interroge nos pratiques quotidiennes et institutionnelles. Il particularise la psychanalyse en la distinguant de la religion et de la science. Car même si, dans la cure, la question de la vérité est présente par ces effets sur le sujet, l’analyste « prend à sa charge » de ne pas enfermer le sujet sur des effets de vérité. Si croire au sujet supposé savoir permet l’entrée en analyse et le transfert, la psychanalyse est une praxis qui maintient la cause ouverte et vise le réel, toujours.

    « La différence absolue », c’est le trajet analytique que l’on peut entendre chez les AE lors des témoignages de passe : ils mènent du déchiffrage symbolique au réel, à un point d’ombilic insondable, un « manque central », expression de Lacan dans son séminaire, qui isole ce qui cause le sujet, sa marque singulière, trace de la langue qui a affecté le corps. « Une saloperie » écrit Lacan, attrapée dans le discours de l’Autre marquant la jouissance du sujet.

    Puis, Anne-Marie Meiser nous emmène à la fin de l'enseignement de Lacan. La fin de l’analyse extrait une trace de jouissance qui a percuté le corps du parlêtre et qui ne peut s’attraper que par ses conséquences sintomatiques.

    Enfin, Patrick Hollender aborde la fin de l’analyse à partir de la jouissance féminine. Freud a butée sur ce point. Lacan s’en sert. La question de la jouissance féminine concerne un point incurable, non interprétable et qui est un re-sserrage sur le Un du parlêtre. Ce Un amorce une lecture par rebroussement du trajet analytique.  A la fin d’une cure, l’analysant peut y faire autrement avec son symptôme.

    Nous avons fait nous aussi un sacré trajet ce soir là !

                                                                                                 Stéphanie Bozonnet.