ECHO DE LA MATINEE ACF-CEREDA-CIEN

  • Nous étions une cinquantaine à participer en visioconférence à la 2ème matinée du cycle « Psychanalyse et institutions », organisée par l’ACF-RA, le CEREDA et le CIEN, du Champ Freudien, autour du titre « Qu’est-ce que la psychanalyse interroge dans l’institution ? » et le sous-titre « Des lieux et des liens pour accueillir les symptômes des jeunes enfants et de leurs parents », permettant plus particulièrement d’interroger le lien symptôme et institution. Trois séquences cliniques furent généreusement et finement animées par Angèle Terrier, membre de l’ECF et de l’AMP, directrice du CLAP, passage des tout –petits, institution membre de la FIPA, consultation et lieu d’accueil psychanalytique gratuit, anonyme, sans rendez-vous, des enfants 0 à 4 ans et de leur parent.

    Pour ces enfants que l’on dit « agités », un traitement du corps jouissant s’opère, grâce à la présence d’un autre attentif, désirant qui les réceptionne et leur sert de point d’appui. Le corps peut chuter, mais il est nécessaire que les tentatives inventives, mises en place par l’enfant pour se séparer, puissent être accueillies et qu’une pratique à plusieurs, orientée par le transfert, parie sur la rencontre. Un agrippement est alors possible, un risque peut se mesurer. Angèle Terrier rappelle, dès son introduction, combien ces institutions souples qui permettent l’accueil de la singularité du jeune sujet sont aujourd’hui des « lieux de résistance face à la déferlante de la thèse neuro » et de « véritables refuges » pour ces enfants.

    Ce travail de corps à corps, mettant en jeu le regard et la voix, avec l’infirmière, la psychomotricienne s’articule avec celui de la psychologue qui reçoit la mère et/ou l’enfant. La mère de la petite fille témoigne auprès de la psychologue des moments difficiles de l’existence qui peuvent entamer la mobilisation du désir du parent. Le travail avec le tout-petit permet alors de soutenir et affiner que l’enfant cherche à construire une fiction autour du réel de sa conception. Il indique l’Autre auquel il a affaire et s’en dégage dans le même mouvement. Grâce au travail qu’elle fait, circulant dans le lieu de soins entre deux thérapeutes et dans son jeu, « c’est une petite fille qui s’extirpe avec détermination de sa position d’objet du fantasme maternel », « elle peut compter sur son propre corps », voler les trésors du jeu pour ne pas être engloutie dans la mèr-e, cela lui permet maintenant une aisance dans l’eau, ce dont fait part la mère.

    Par Martine Matteudi-Correch