Echo de la soirée "Faire exister l'inconscient, y consentir"

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    Echo de la soirée
  • Echo de la soirée "Faire exister l'inconscient, y consentir" en préparation aux J52 - Lyon 18/111/2022

     

    Par Stéphane Arfeuillère
    C’est à partir d’une citation de Véronique Mariage que Sandra Héroux a ouvert la soirée, en prélude aux Journées de l’ECF « Je suis ce que je dis » : « Il faut une manœuvre de l’analyste pour faire entrevoir et faire exister l’inconscient. Celui-ci se crée à condition de consentir à ce que, dans ce que je dis, je ne suis pas ce que je dis, et donc je ne sais pas ce que je dis. Dans ce que je dis se cache un dire à appréhender ».
    Ce dire n’affleure pas sans l’intervention de l’analyste. Et de rappeler que certains, les « je suis ce que je dis », ne répondent pas à cette mobilisation de l’inconscient, comme l’a indiqué Jacques-Alain Miller.
    Pourtant, ces personnes sollicitent l’analyste et c’est bien sur cette question que nos collègues Adèle Geoffroy et Hélène Bocquet nous ont proposé un parcours à travers des cas cliniques qui donnaient à voir des variations de « Je suis ce que je dis ».
    Comme l’a souligné Adèle Geoffroy, « il s'agit alors pour l’analyste de faire entrevoir l'inconscient ou de border la place de l'inconscient qu'il n'y a pas ». Dans un des cas qu’elle nous a présenté, le cas de Mme M où celle-ci vient de faire un lapsus, elle nous précise : « si son lapsus ne fait pas sens il marque la place d’un dire qui l’amène à commencer à tisser des fils (…) un écart se produit, elle n’est plus tout à fait ce qu’elle dit ». De son côté Hélène Bocquet précise que « pour certains sujets, l’énigme du symptôme a laissé place à une certitude de savoir et une volonté de dire ». « Débusquer l’au-delà de la parole en passe par ne pas répondre où l’on est attendu, faire un usage de la subtilité ».
    Nicole Borie a précisé combien il était important de ne pas partir du prédicat que l’inconscient existe mais que nous le supposons, en tant qu’hypothèse, sinon l’analyste se fait maître qui empêche toute possibilité de parole avec ces personnes. Or, chez ces sujets, on trouve pour reprendre son expression, « une auto- affirmation intentionnelle » peu dépliable dans un premier temps, même si, grâce à la parole adressée, on peut en parler et qu’il y a des choses qui se déplient derrière. La dimension de la langue est réduite à la portion congrue, attachée à l’exclusive d’une signification qui peut s’alléger ou se déjouer au détour du travail avec l’analyste. C’est tout le pari de la rencontre, pas sans le transfert.