Echo de la soirée "Topique de la haine"

  • Soirée Topique de la haine
    Soirée Topique de la haine
  • La soirée des cartels , « Topique de la haine » nous a réuni, en présence (!), ce 24 juin au Cpct. Jocelyne Huguet-Manoukian a souligné la vertu politique du cartel, politique de l’École au service de l’engagement dans le discours analytique. Jacqueline Dhéret a éclairé et animé la conversation. La haine ne s’aborde pas directement, elle requière un effort topique, à partir de la logique, seule condition d’un possible extraction.

    C’est la piste que deux de nos collègues cartellisants ont explorée, chacun dans son style.

     

    Jean Christophe Gaston a procédé par voisinage, avec les passions de l’amour et de l’ignorance, distribuées autour de la conjonction impossible entre i’(a) et « a », entre la forme aimable et l’objet qui l’est moins... L’amour peut créer un savoir neuf sur cette disjonction, alors que la haine la refuse, trouvant là un motif pour détruire l’autre, quand l’ignorance se contente de la voiler.

     

    Se référant aux « Intuitions milanaises » de Jacques Alain Miller, Marie-Anne Thomasset-Kraft nous a donné un éclairage sur l’actualité politique de la haine. A l’heure de la dispersion des jouissances, et de l’effacement du régime du père, se produit une nouvelle distribution de la haine, suivant des certitudes dépareillées. Ces S1 isolés rassemblent mais ne s’articulent pas en discours, le maître reste silencieux, et sécrètent autant de ségrégations. Ce sont de nouvelles formes de rejet de la jouissance, qui nous hante tous, comme elle est la condition de notre singularité. La psychanalyste montre que la haine s’adresse toujours à cette jouissance, hétérogène et innommable. Le psychanalyste peut l’accueillir avec docilité, sans l’approuver. La « fonction compensatrice » (Jacques Lacan)  de sa présence est au rendez vous d’un certain usage de la haine par le sujet pour contrer sa disparition quand l’Autre est trop menaçant.

     

    La conversation sur cette question brûlante sera poursuivi le 18 septembre avec la venue à Lyon d’Anaëlle Lebovits-Quenehen, qui souhaite un débat autour de son livre « Actualité de la haine, une perspective psychanalytique ».

     

    Christian Chaverondier