Echo des soirées "Mais quel est donc le pervers polymorphe freudien?"

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    Echo des soirées "Mais quel est donc le pervers polymorphe freudien?"
  • Deux soirées ont eu lieu à l’initiative du groupe CEREDA « le Petit Caillou » de Valence, en direction de la journée de l’institut de l’enfant sur le thème la « sexuation des enfants ».

    Délia Steinmann, psychanalyste, membre de l'Ecole de la Cause freudienne et enseignante à la Section Clinique de l’antenne de Grenoble nous a fait le plaisir de sa présence pour ces deux soirées, qui devaient avoir lieu lors d’une matinée de travail à Valence.

    Les conditions sanitaires nous imposent souplesse et réactivité, et nous avons pu maintenir ce temps de travail par visioconférence.

     

    Le 12 janvier 2021, nous étions nombreux. La chaleur des retrouvailles était là malgré l'absence des corps.

    Solange Yaou, participante du Petit Caillou, nous a présenté de manière précise le cas de la phobie de la poule d'Hélène Deutsch en lui donnant une valeur très actuelle. Ce texte écrit en 1930, à l'époque des dandys et des garçonnes, introduit déjà la question du genre. Le travail   tout en finesse d'H. Deutsch montre à quel point le symptôme est toujours inscrit dans le discours d'une époque. C'est l'homosexualité qui vient faire dérangement pour la famille dans ce cas, alors même que le sujet n'y voit pas un problème. La phobie développée dans son enfance apparait comme défense contre le pulsionnel.  Au fil de la multiplicité des identifications on peut suivre la question du destin de l’objet : comment est-il réintroduit dans la logique du désir ?

  • Le 26 janvier 2021 Delia Steinmann a proposé un travail de recherche à partir des « Trois essais sur la sexualité » de Freud, sous le titre « Mais qui est le pervers polymorphe freudien ? »

    Son intervention prend place dans l’actualité brûlante autour de l'inceste. Quelque chose s’enflamme, s’enchaîne dans la chaine signifiante médiatique et notre responsabilité est de subvertir l’emballement du discours du maître. Notre parole prend là un poids particulier. 

    Madame Steinmann partant de la proposition de Lacan « La Femme n’existe pas » rappelle qu’il n’y a pas La femme dans l’inconscient. De même pour l’enfant. Celui-ci apparaît d’emblée comme objet.

    Quant à propos d'une fillette abusée, il est dit : « elle l’a un peu provoqué », on entend le dévoiement du terme « petit pervers polymorphe » amené par Freud. 

    Le grand scandale de la découverte freudienne c’est moins le dévoilement de la sexualité infantile que la mise en évidence de l'infantile dans toute sexualité.

    Un point essentiel pour notre orientation est souligné par Délia Steinmann : Freud a mis la sexualité au centre de la constitution de l'inconscient, gardons-nous d'en extrapoler un universel !

    Rafaële Nalon