Echo : La norme mâle : mais encore ?

  • Conférence de Bénédicte Jullien à Grenoble, en vue des Journées de l'Ecole de la Cause Freudienne
    Conférence de Bénédicte Jullien à Grenoble, en vue des Journées de l'Ecole de la Cause Freudienne
  • Pour Bénédicte Jullien, la croyance en la norme-mâle déclinée sous la forme de différentes formulations construites tout au long de sa cure a constitué « une réponse fallacieuse à l’énigme du sexe. »

    A partir de son expérience en tant qu’analysante, elle m’a fait entendre que la rencontre entre un corps et une langue produit une jouissance hors-norme. Le sujet n’a alors pas d’autre choix que de produire une réponse. S’il y a la bejahung, (un dire oui à la langue) le sujet croit alors au langage. Cependant il doit accepter de perdre quelque chose de cette jouissance illimitée pour parler. S’il dit oui à la langue, il n’y a pas de rapport sexuel, il renonce à l’illimité de la jouissance. Or si l’existence se soutient du langage, elle ne peut se dire par lui. Ça rate toujours. Donc la croyance en la norme mâle, à partir de la fonction du phallus constitue une réponse du sujet à ce que produit la rencontre entre deux entités hétérogènes : le corps et la langue. Cette réponse échoue toujours à dire tout de l’existence et à donner du sens à la différence sexuelle. En ratant, la fonction phallique donne alors une limite à ce que pourrait produire une satisfaction insensée.

    Avec ce bord, chacun peut trouver son style avec la langue pour supporter cet impossible à dire l’existence.

    Amélie Vindret