Écho Papicha

  • Echo Papicha

     

    Nedjma, 18 ans, étudiante habitant la cité universitaire est une « papicha »nom de la jeune fille algéroise du début des années 90. Elle est mordue de stylisme et de désir et ne s’en laisse pas conter par ceux et celles dont le discours veut l’enchaîner à la volonté de l’Autre.

    En l’occurrence là, un Autre qui ne veut rien voir, rien savoir, de ce que le fémininravine de Réel et qui au nom du Bien des femmes décide de ce qu’elles doivent faire.

    Nedjma se veut libre de vivre ses désirs quitte à ne pas voir que le monde change autour d’elle. Son effort à croire en l’avenir se heurte au refus d’un nouveau discours, qui veut lui dire à elle, et à toutes les femmesce que doit être une femme.

    Or comme disait Lacan « La femme, comme si on pouvait dire toutes les femmes, La femme, j’insiste (…) n’existe pas » (1)

    Alors l’héroïne de cette histoire, veut faire défiler les signifiants de son désir, elledrapera les femmes dans une étoffe, le Haïk, qui traditionnellement protège les femmes des intempéries, pour en faire le voile de la féminité pour mieux la sublimer.

    La conversation des spectatrices et spectateurs avec Lynn Gaillard et Véronique Herlant questionné tour à tour la liberté, la force du désir et les divers voiles qui permettent de traiter ce qu’il en est du féminin.  Alors peut-être que la réalisatrice Mounia Meddour  nous propose que voiles, étoffes, couleurs et langue, celle que l’on parle, s’opposent à la violence de ce qui ne peut pas s'écrire, le rapport sexuel

     

    1- Lacan J., Le Séminaire, livre XVIII, D’un discours qui ne serait pas du semblant, Paris, Seuil, 2006, p. 108

    Gilles Biot