Echo Soirée des cartels de Valence

Écho soirée des cartels de Valence du mardi 17 octobre 2023

par Clémence Pannetier

Mardi 17 octobre, nous avons eu le plaisir d’accueillir Florent Martel, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, en qualité de délégué aux Cartels, pour une soirée autour de la question de l’inscription dans le cartel.
Les textes de Patrick Hollender et de Clémence Pannetier ont mis en valeur la manière dont chacun s’est saisi d’une faille dans le savoir pour y inscrire sa question, son travail.
Le détour par d’autres champs comme les mathématiques ou la série télévisée a été nécessaire pour extraire un petit bout de savoir.
Florent Martel avec sa lecture très précise, nous a permis d’entendre ce que le dispositif même du cartel offre comme subversion dans notre rapport au savoir. Le cartel ne s’appuie pas sur une attente de progrès, mais met plutôt au travail le statut du savoir.
À la lecture du séminaire La logique du fantasme¹, Patrick Hollender achoppe sur un point de logique, le Cogito ergo sum de Descartes. Lacan avance que l’inconscient en tant qu’il procède d’un «je ne suis pas» s’articule pour Freud du côté d’un «je pense, je suis». «Tout est permis à l’inconscient sauf d’articuler un «donc je suis». À la place du « donc » se situe l’inconscient. C’est par un détour, que Patrick Hollender attrape qu’il ne s’agit pas d’une élision du donc, qui se fonderait sur la logique du manque. Il s’agit plutôt de la logique du trou avec un «il n’y a pas ». Le « donc » pour l’inconscient est inexistant en ce qui concerne le rapport de la pensée à l’être.
Clémence Pannetier aborde à travers sa lecture du séminaire L’envers de la psychanalyse ² , la question de la jouissance et des discours. Elle y apporte une lecture
très actuelle avec la notion d’idéologie woke. L’éclairage de Lacan à travers ce séminaire, est très moderne, et nous aide à penser les discours qui traversent notre époque, toujours à la recherche d’un maître.
Florent Martel nous apporte un élément dont nous nous saisissons : la cartel, Lacan l’avait nommé dans un premier temps « Cardo », traduction latine du gond. Un gond de porte, cet objet fait jointure et permet tant la fermeture que l’ouverture. C’est bien le mouvement qui est cherché, et permet de ne pas coller à ce que nous savons ou que nous comprenons.

1 Lacan J., Séminaire livre XIV, La logique du fantasme, Seuil & le Champ freudien.
2 Lacan J., Séminaire livre XVII, L’envers de la psychanalyse, Seuil.