Newsletter Janvier 2021
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Newsletter ACF Rhône-alpes
NEWSLETTER | JANVIER 2021
EDITORIAL
Un objet nouveau !
Le 9 mars 1960 à Bruxelles, J. Lacan introduisait le désir « en tant qu’il apparaît chez Freud comme un objet nouveau pour la réflexion éthique » si tant est qu’il est à resituer dans « l’intention de celui-ci »1. Il soulignait la complexité du rapport du désir inconscient à la vérité menteuse. « Le fait même qu’il parle lui rend possible le mensonge »2. Le désir c’est le désir de l’Autre, ainsi le nouveau n’est-ce pas ce que l’on attend d’une psychanalyse, résoudre l’énigme du désir ?
Le 12 mars 2008, J.-A. Miller nous invitait à penser la psychanalyse liquide à l’heure de la globalisation et de l’unification de l’information. Revenant sur l’enseignement de Lacan et sur son rebroussement, il a mis en évidence l’écart entre l’énigme du désir du sujet à partir des formations de l’inconscient et la façon singulière dont la lalangue affecte le corps de jouissance du parlêtre. L’objet nouveau dont les effets « vont au-delà de tout ce que l’être qui parle est susceptible d’énoncer »3 est la lalangue chez Lacan. Prenons-la comme une invitation à une réinvention permanente de la pratique de la psychanalyse là où le signifiant résonne alors que le sens fuit, l’événement de corps témoigne de ce qui fixe la jouissance au un par un.
Brutalement mis à l’arrêt par le confinement, l’appui massif sur l’insatiable machinerie métonymique du désir qui construit le monde d’aujourd’hui révèle ses faiblesses. Ce n’est pas sans mettre encore plus à jour les enjeux des rapports complexes entre désir, jouissance, vérité et mensonge. Parmi nos premiers rendez-vous de travail, Question d’Ecole le 23 janvier nous invite à interroger les paradoxes du vrai et du faux lorsque l’inconsistance de l’Autre de la vérité est mise en abyme par la multiplication des « fake » qui lui font réponse. « LE FAKE » aura lieu en visioconférence.
Nous aurons la chance de mettre au travail l’écart entre désir et jouissance avec deux soirées proposées par Valence, dans le cadre de la préparation de la 6e journée de l’Institut Psychanalytique de l’Enfant sur le thème « La sexuation des enfants », qui auront lieu en visioconférence le 13 mars prochain. La première le 12 janvier nous introduira au célèbre travail d’Hélène Deutsch à propos du cas de phobie de la poule grâce à l’intervention de Solange Yaou dans le contexte du Petit Caillou. Lors de la seconde, le 26 janvier nous entendrons Délia Steinmann, membre de l’Ecole de la cause freudienne, sous le titre formidable « Mais qui est donc ce pervers polymorphe freudien ? ». Enfin, vous trouverez l’écho de la très intéressante rencontre préparatoire du 15 décembre 2020 sous le thème « Question de consentement de 11 à 15 ans » qui a réuni une soixantaine de participants en présence de Jean-Marie Fayol-Noireterre et de Natacha Billouard, sous la plume de Marie-Cécile Marty.
2021 est pour l’ACF en Rhône Alpes le temps de la permutation et l’arrivée d’une nouvelle équipe pour deux ans. Saluons le travail du comité régional qui passe le relais dont Véronique Herlant a été la déléguée régionale. Elle a su avec rigueur garder l’orientation lacanienne et donner le ton et l’élan face aux obstacles sanitaires liés à l’irruption de la Covid-19 qui ont touché toutes nos manifestations depuis mars 2020. La nouvelle équipe en garde l’impulsion.
Compte tenu de la situation sanitaire toujours problématique nous commençons les activités de l’année en visio-conférence. Seuls les cartels restent susceptibles de se tenir en présentiel lorsqu’ils évitent le temps du couvre-feu, ce qui est une chance pour notre communauté. Vous trouverez la présentation de l’orientation du travail en cartel par sa nouvelle responsable dans notre région : Sandy Barritault.
A chacun j’adresse mes vœux pour que, lors de cette année 2021, nous trouvions, entre symptôme et contingences, à inventer les modalités à plusieurs pour l’étude et la transmission de la psychanalyse d’orientation lacanienne à notre époque.
Jocelyne Huguet Manoukian, Déléguée régionale1Lacan J., Discours aux catholiques, Paris, Seuil, 2005, p. 22
2Lacan J., Ibid., p. 25-26
3J. A. Miller, Psychanalyse en immersion dans la Cause du désir n°106, Navarin Editeur, 2020, p. 28
Actualité de l'ECF
23 janvier 2021 | en visioconférence
LE FAKE
Extrait de l'argument écrit par Laurent Dupont, président de l’ECF :
« Pour la psychanalyse, la vérité, l’amour de la vérité est d’abord support du transfert et permet l’instauration du sujet supposé savoir. Il faut une longue analyse pour qu’un sujet entende sa vérité comme menteuse, soit un au-delà de la vérité, repérage dans l’analyse de son statut de fiction et de l’importance des semblants comme réponse. Ainsi, pour la psychanalyse, La vérité, à l’instar de La femme, n’existe pas. Elle se construit au un par un, singulièrement, dans un travail d’élaboration sous transfert pour qu’en fin d’analyse, ces fictions se détachent. Il y a donc une éthique de la vérité. (...)
Question d’École vous propose d’interroger le statut et les paradoxes de la vérité à l’heure du Fake. »Actualité du Champ Freudien
13 mars 2021 | en visioconférence
La sexuation de l'enfant
6e Journée de l'Institut de l'Enfant« Nous nommons « sexuation » cette construction qui s’invente à chaque pas, et qui s’inscrit, pour chaque être parlant avec les moyens du bord et les moyens du corps : avec les objets pulsionnels et l’image investie du corps, d’un côté, et de l’autre, avec ce qui le borde, à savoir ce que Lacan appelle ici les semblants, c’est-à-dire les signifiants vivants, incarnés. » Cet extrait du texte remarquable de Daniel Roy « Comment la sexuation se formule-t-elle pour un enfant ? » engage à lire pour cette prochaine journée. Notons l’inédit de chaque texte publié sur le site de l’institut de l’enfant à l’occasion des 6e journées sur la sexuation de l’enfant. Comment saisir les points clés de l’énigme de la sexuation dans un work in progress avec chaque sujet ? Question d’importance dont nous avons à nous enseigner !
Actualité de l'Eurofédération de Psychanalyse
3-4 Juillet 2021 | Bruxelles
PIPOL 10 : VOULOIR UN ENFANT ?
Désir de famille et clinique des filiationsLes transformations sans précédent de la famille et de la parenté depuis plus d’un siècle bousculent l’émergence du désir d’enfant et de la jouissance qui s’y trament. La psychanalyse ne saurait ignorer ces remaniements profonds et, comme le souligne Dominique Holvoet dans l’argument de ces journées, « elle y est convoquée à divers titres ». Jacques Lacan, lecteur de Claude Levi-Strauss, avait souligné la primauté des modalités d’alliance comme ordonnant l’organisation des systèmes de parenté. Depuis, les avancées de la science sur le vivant ont mis à jour leurs caractères de semblants et desserré le désir d’enfant de son carcan historique et traditionnel. Cela ouvre à de nouveaux usages et tend également à l’ illimité, qui bien qu’inscrit le plus souvent sous la forme d’un droit, n’en prend pas moins dans ce cas la forme d’un égarement. Si la psychanalyse n’a pas à en juger, elle se doit d’interroger la manière dont le parlêtre trouve à s’inscrire dans sa filiation et la transmission qui s’en suit.
Reprendre et renouveler l’appui inaugural de J. Lacan partant des complexes familiaux a de quoi produire de l’enthousiasme pour appréhender les usages contemporains !
ACTUALITES
12 janvier 2021 et 26 janvier 2021 | en visioconférence
MAIS QUI EST DONC LE PERVERS POLYMORPHE FREUDIEN ?
En direction de la 6e JIE
La sexuation des enfants
Réservée aux participants du Nouveau Réseau CEREDA, aux laboratoires du CIEN et aux membres de l'ACF en Rhône-AlpesDeux soirées à ne pas manquer pour les membres du Nouveau Réseau CEREDA, des laboratoires du Cien et de l’ACF en Rhône Alpes. Le désir de Solange Yaou de revenir sur le travail d’Hélène Deutsch à partir d’un cas clinique qui l’a orienté dans l’histoire de son transfert à Freud et de ses avancées sur la jouissance féminine est particulièrement judicieux. La seconde pose une formidable question « Mais qui est donc le pervers polymorphe freudien ? ». Revenant à Freud, Délia Steinmann ouvre notre curiosité sur cette formule du « pervers polymorphe » d’une manière inédite.
Sur inscription à acfravalence@gmail.comCARTELS
Des travailleurs décidés !
Par Sandy Barritault
Dans notre communauté de travail, le cartel occupe une place centrale pour l’étude de la psychanalyse. Entre l’Acte de fondation1 de 1964 et le séminaire D’Écolage2, qui suit la dissolution de janvier 1980, Lacan nous donne les conditions du travail en cartel, désigné comme organe de base (…)de l’École : le principe d’une élaboration soutenue dans un petit groupe, quatre qui se choisissent, plus un qui veille aux effets et à l’élaboration, la crise de travail, le produit de cartel, un an, deux maximum. L’École et les cartels sont nécessairement indissociables. Le travail de l’École passe par le cartel, un cartel n’en est un que s’il est déclaré à l’École, lieu d’adresse des productions.
Le travail en cartel est une expérience, non sans effet, nous l’entendons souvent dans les interventions lors des soirées inter-cartels. De l’expérience intime, solitaire, silencieuse (ou non) de la lecture et de l’étude, à celle de la rencontre où chaque Un va engager son dire, risquer son énonciation, en passant par l’exercice d’écriture, voire de partage au-delà des quatre plus un… le cartellisant est un travailleur décidé3 !
L’actualité des cartels, dans la période bouleversée que nous traversons, témoigne de cet engagement. Le travail se poursuit malgré les contraintes que nous connaissons. Zoom, Skype, sont devenus des outils facilitant les échanges, même si nous savons que ça ne parle pas pareil hors de la présence des corps, et que le déplacement de ces mêmes corps pour faire cartel n’est pas anodin.
C’est dans ce contexte que Jocelyne Huguet Manoukian, que je remercie pour sa confiance, m’a proposé le mandat de déléguée aux cartels. Nos premiers échanges ont porté sur la nécessité de soutenir la dynamique du travail des cartels dans notre région, notamment en proposant des rencontres inter-cartels en visioconférence. Il ne s’agit pas d’envisager ces moments comme nos rendez-vous habituels, mais davantage d’inventer une modalité temporaire de travail, comme une ponctuation, dans l’attente de pouvoir de nouveau nous réunir pour étudier.
1Lacan J., Acte de fondation, Écrits, Paris, Seuil, pp. 229-241.
2Lacan J., D’Écolage, 11 mars 1980, Ornicar ?, n° 20/21, Paris, Navarin, 1980.
3Lacan J., Acte de fondation, Écrits, Paris, Seuil, p. 233.
COMMISSION AUTISME
Nous attirons votre attention sur l’invitation du CERA Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Autisme qui propose en 2021 un enseignement mensuel en visioconférences animé par des membres de l’Ecole de la Cause Freudienne. Le thème « Des styles et des méthodes » ouvre la question : comment accompagner, accueillir, travailler auprès des sujets autistes à partir de leur singularité ?
ECHOS
3 novembre 2020 | Lyon
Atelier d'études de l’Institut psychanalytique de l’Enfant
Par Marie-Cécile MARTY
En 1959, c’est à partir de la question du désir que Lacan commente le livre Lolita de Nabokov dont Natacha Billouard, participante du groupe CEREDA à Lyon nous a proposé la lecture. Dans son Séminaire Le désir et son interprétation, Lacan souligne que « l’important est dans la structure de l’ouvrage, et précisément dans le contraste éclatant entre la première et la seconde partie, entre le caractère étincelant du désir tant qu’il est médité par le sujet durant quelques trente années de sa vie, et puis sa prodigieuse déchéance dans une réalité enlisée au cours du misérable voyage de ce couple au travers de la belle Amérique, où le sujet se trouve démuni de tout moyen d’atteindre sa partenaire.» Nabokov décrit le fantasme pervers de Humbert Humbert qui se pense pris au piège des charmes de la nymphette de 12 ans. L’art de l’écriture emporte le lecteur dans la banalité du mal. En 1975, dans l’émission « Apostrophe», Nabokov précise que « Lolita n’est pas une jeune fille perverse, c’est une pauvre enfant, une pauvre enfant que l’on débauche et dont les sens ne s’éveillent jamais sous les caresses de l’immonde monsieur Humbert ». Natacha Billouard a notamment souligné dans son exposé le silence de Lolita, marque de la rencontre avec le réel.
Jean-Marie Fayol Noireterre, magistrat honoraire membre du CIEN, rappelle que la sexualité d’un adulte avec une personne n’ayant pas atteint la majorité sexuelle est acte répréhensible et puni par la loi. Il indique toute la complexité de l’acte de juger. Il s’intéresse par exemple aux éléments silencieux de contrainte ou menace du soupçonné, où l’objet regard prend tout son poids, et il ne fait pas des mots ceux qui viendraient tout dire d’une vérité.
Nous poursuivrons notre étude sur les incidences de l’époque sur la question de la vérité, mais aussi sur les effets produits par les signifiants maitres que sont consentement et autonomiedans les pratiques d’accompagnement auprès des enfants et des adolescents.
PARUTION
PAR LETTRE
Mal est diction sur le sexe
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ANNECY - GRENOBLE - LYON - VALENCE
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