Newsletter Mai 2021

  • Newsletter ACF Rhône-alpes

    NEWSLETTER | MAI 2021

    ÉDITORIAL

    « Le rapport sexuel est le rêve de l’être parlant »

    Cette petite phrase de J. Lacan énoncée sur France Culture dans sa déclaration de 19731 est aussi énigmatique que frappante. Elle touche au cœur même de la psychanalyse. Elle met l’accent sur le pas décisif, à partir duquel Freud s’était avancé, et sur lequel il ne fit pas de concession, l’importance du sexuel au fondement de la vie psychique. Ce qu’il y a de formidable dans cette façon de dire, c’est qu’elle est toujours autant d’actualité dans un monde où les mutations fulgurantes secouent l’ensemble des institutions ! Mariages pour tous, avancées des procréations médicalement assistées, parentalisation des pères-mères ou des mères-pères, sont autant de remue-ménage qui bousculent les rapports entre les sexes. De ce point de vue la différence sexuelle, revisitée par la très populaire théorie du genre en sort amoindrie, masquée, parfois forclose au profit d’une tentative idéologique qui peine à rendre compte de la nature du multiple qu’en même temps elle révèle, celle de la jouissance.

    Pour la psychanalyse, ce qui fait la singularité de chaque sujet parlant, ce n’est ni le sexe biologique, ni le genre mais l’inimitable singularité de la jouissance de chaque Un-tout-seul. L’homme est un animal parlant, c’est un fait de structure. Cela a des conséquences. Il n’y a pas de signifiant qui rende compte du sexuel, c’est pour cela que le rapport sexuel qu’il n’y a pas, est le rêve de l’être parlant. Ce rêve qui a souvent tendance à tourner au cauchemar, se tient au cœur même de toute l’expérience d’une analyse mais aussi au cœur de chaque sujet quels que soient les ersatz de l'objet et les idéologies que la société contemporaine est prête à fournir pour s’en défendre. Rien n’y fait « qu’on se perde dans le rapport sexuel, c’est évident, c’est massif » poursuivait Lacan dans le même entretien. Alors il n’est pas facile de prendre la mesure de la subjectivité d’une époque, surtout de la sienne propre, pourtant indispensable à la pratique de la psychanalyse.

    Les prochaines journées Pipol 10, les 3 et 4 juillet, « Vouloir un enfant, désir de famille et clinique de la filiation », les Journées 51 de l’ECF, les 20 et 21 novembre, « La norme mâle », le 12/13ème congrès de l’AMP qui se tiendra à Paris en 2022, « La femme n’existe pas », sont autant de moments forts qui questionnent l’énigme de la jouissance du monde hyper-moderne, là où il y a trou, faille, brèche dans le sexuel.

    Peut-on parler de fragmentation des discours, des identifications, des appartenances qui, faute de ne plus réussir, selon le mot de Maw Weber, à se « communaliser », désarriment le lien social de la différence sexuelle ? Désemparés, les parlettres sont rentrés dans l’ère du trans ! À ce propos il faut lire Lacan quotidien n°928, « 2021 Année Trans », ainsi que l’échange de J.-A. Miller avec É. Marty « Ouragan sur le gender »2 et regarder, écouter Lacan Web télévision.

    Bonnes lectures et riches visios !

     

     

     


    Jocelyne Huguet-Manoukian, Déléguée régionale

     

    1J. Lacan dans un interview sur France Culture au moment même du 28ème congrès de l’IPA dont Lacan était exclu depuis 20 ans déjà. Juillet 1973.

     

    2Lacan Quotidien, "2021 Année Trans", n°928, disponible en ligne sur lacanquotiden.fr

    Actualités de l'ECF

    LACAN WEB TELEVISION

    Un événement a eu lieu le 2 février 2021 avec la création par le conseil de l’École de la Cause freudienne d’une chaine YouTube Lacan WEB TV orientée d’un mot de Lacan : « Le Maître de demain c’est aujourd’hui qu’il commande ». Son propos est de lire et d’interpréter les discours qui traversent la société et produisent les formes nouvelles du malaise dans la civilisation. Ainsi les impasses du « plus de jouir » se font voir autour de ce qui rate de la sexualité et se tait du désir. Elles deviennent enjeu majeur de nouvelles formes de revendications de l’impossible identité de genre. Cela, le sujet transgenre le met en évidence, comme le souligne avec finesse Philippe La Sagna. Ainsi la dysphorie de genre produit enjeux et batailles. L’événement trans est le premier acte de cette nouvelle chaine TV.

    Après le lancement de la chaine par Laurent Dupont, président de l’ECF, les psychanalystes prennent la parole et lisent, questionnent, interprètent. Jean-Claude Maleval, Agnès Aflalo, Eric Zuliani, Philippe La Sagna, Anaëlle Lebovits-Quenehen, Francesca Biagi-Chaï ont ouvert la voie sur cette nouvelle façon de faire entendre le discours analytique.

    Abonnez-vous à cette toute nouvelle chaine WebTV est celle des psychanalystes qui, en se souciant des impasses actuelles du lien social, continuent dans l’École de Lacan le travail sur les problèmes cruciaux de la psychanalyse.

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    20-21 Novembre 2021 | En visioconférence

    LA NORME MÂLE

    Sommes-nous en train d'assister au crépuscule de l'ordre patriarcal et phallique ? À l'heure du déclin de la norme mâle et du hors norme généralisé, les identités se multiplient et les genders se pluralisent vers toujours plus de fluidité, produisant des symptômes inédits. Les 51èmes Journées d'étude de l'ECF se proposent de serrer les enjeux brûlants de la clinique actuelle, qui nous donne à constater la grande variété des modes de traitement de la jouissance.

    Les exposés multiples du samedi (cabinets et institutions), et la plénière du dimanche, centrée sur les questions éthiques, épistémiques et politiques, visent à orienter le travail avec les sujets rencontrés.

    Ces Journées s'adressent aux psychanalystes, psychologues, psychiatres, aux praticiens de la santé mentale et du champ médico-social, et à tous ceux confrontés aux abords de la question.

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    LE BLOG

    Actualité de l'Eurofédération de Psychanalyse

    3-4 Juillet 2021 | En visioconférence

    PIPOL 10 : VOULOIR UN ENFANT ?
    Désir de famille et clinique des filiations

    Les transformations sans précédent de la famille et de la parenté depuis plus d’un siècle bousculent l’émergence du désir d’enfant et de la jouissance qui s’y trament. La psychanalyse ne saurait ignorer ces remaniements profonds et, comme le souligne Dominique Holvoet dans l’argument de ces journées, « elle y est convoquée à divers titres ». Jacques Lacan, lecteur de Claude Levi-Strauss, avait souligné la primauté des modalités d’alliance comme ordonnant l’organisation des systèmes de parenté. Depuis, les avancées de la science sur le vivant ont mis à jour leurs caractères de semblants et desserré le désir d’enfant de son carcan historique et traditionnel. Cela ouvre à de nouveaux usages et tend également à l’ illimité, qui bien qu’inscrit le plus souvent sous la forme d’un droit, n’en prend pas moins dans ce cas la forme d’un égarement. Si la psychanalyse n’a pas à en juger, elle se doit d’interroger la manière dont le parlêtre trouve à s’inscrire dans sa filiation et la transmission qui s’ensuit.

    Reprendre et renouveler l’appui inaugural de J. Lacan partant des complexes familiaux a de quoi produire de l’enthousiasme pour appréhender les usages contemporains !

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    ACTUALITES ACF

    12 juin 2021 | Annecy - Visioconférence

    « LIBERTÉ ET DÉTERMINISME »

     

    Nous vous rappelons que le samedi 12 juin 2021 à 10h00 aura lieu une matinée en visioconférence avec Stéphanie Astruc, professeure de philosophie et Maï Linh Masset, psychanalyste, membre de l'Ecole de la Cause Freudienne, en présence de participantes de cartel de Haute-Savoie.

    Si dans ses jeunes années du lycée, Freud avait pu écrire que « la décision est née en moi de passer le doctorat de philosophie… »1, par la suite, il prendra ses distances avec toute tentative de faire de la psychanalyse un système philosophique. Cependant, il multipliera les références à certains systèmes afin d’argumenter sur les enjeux théoriques de la psychanalyse. Ainsi, un dialogue enrichissant peut se nouer entre ces deux disciplines qui ont en commun de tenter de cerner le Réel.

    Nous reprendrons ce dialogue à notre compte avec nos deux invitées qui nous emmèneront dans un propos croisé entre philosophie et psychanalyse quant à la question de la liberté et du déterminisme.

    SUR INSCRIPTION

     

     

    1Lettres de jeunesse, Freud, Gallimard, 1990, p.137.

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    15 juin 2021 | Lyon - Visioconférence

    « VOULOIR UN ENFANT ? Méandres contemporains du désir, non-désir »

     

    Vouloir un enfant est-il un désir ou non désir d’enfant ? Qu’est-ce que le désir ? Qu’est-ce que le désir d’enfant ? Les avancées de la médecine propulsées par les progrès technologiques déterminent une nouvelle imagerie du corps « en pièces détachées ». Les appareils ou systèmes qui assurent les fonctions biologiques sont rigoureusement décomposés afin d’en déceler les éléments, leurs articulations et leurs modalités. Cela permet de pallier de nombreux problèmes que rencontrent hommes et femmes face aux impasses biologiques des étapes de la procréation. Sur le plan des techniques médicales : ovocyte, spermatozoïde sont isolés, conservés, désarticulés, fécondés, implantés. Ils font l’objet de manipulations hors et dans les corps des parents et des anonymes qui font dons. Quelles conséquences pour les parlêtres, « habitants du langage » au XXIème siècle ?

    À partir de cas cliniques, les membres d’un cartel essaieront de questionner quel désir se cache derrière la demande d’enfant adressée à une institution qui propose une Assistance Médicale à la Procréation, et quelle jouissance peut se révéler derrière la question du désir d’enfant quand elle est éludée par la réponse de l'acte d’aide à la procréation.

    SUR INSCRIPTION

     

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    24 juin 2021 | Lyon - Visioconférence

    Soirée Intercartels • « Topique de la haine »

     

    Prenons le terme topique dans les sens du discours de la psychanalyse. En supposant l’inconscient, Freud fit une découverte aux conséquences incalculables qui le conduisirent irrémédiablement vers des points particulièrement délicats et difficiles à accepter. Il déchiffra dans la relation à l’objet la place de la haine plus ancienne que l’amour. Il se confronta, non sans résistance, à la tendance native de l’homme à l’agressivité et à la destruction. Lacan en poursuivant l’aventure freudienne fait de l’agressivité le « nœud inaugural du drame analytique ». Nous essayerons de nous avancer sur cette passion qui s’avère liée à l’agressivité comme un fait de structure là où se disjoint le moi du sujet.

    SUR INSCRIPTION

     

     

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    18 SEPTEMBRE 2021 | Lyon - Visioconférence

    Actualité de la haine • Conversation avec Anaëlle Lebovits-Quenehen

     

    Peut-on saisir la haine, cette passion vieille comme le monde à partir d’une logique nouvelle ? C’est l’enjeu de cette matinée où Anaëlle Lebovits-Quenehen, Psychanalyste, Membre de l’Ecole de la Cause freudienne nous fait l’honneur de venir présenter son ouvrage Actualité de la haine dans la perspective analytique renouvelée par l’apport de Freud et de Lacan.

    Nous sommes heureux d’accueillir également Guillaume Giret, psychiatre, responsable du Service Médico-Psychologique régional dont la mission est la prévention, le dépistage et la prise en charge pluridisciplinaire des détenus souffrant de troubles mentaux. Guillaume Giret a bien voulu se faire lecteur, et, partant de son expérience, engager la conversation avec Anaëlle Lebovits-Quenehen sur ce moment où l’Autre devient objet de haine dans une tension féroce avec l’altérité silencieuse du sujet.

    Comment ouvrir ce thème, le questionner et bousculer nos conceptions, sera l’objet de cette matinée.

    SUR INSCRIPTION

     

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    CARTELS

    Du plus-un comme moins-un !

    Par Sandy Barritault

    Le plus-un est ce qui confère au dispositif du cartel sa spécificité. Jacques Lacan, dans « l’Acte de fondation de l’École freudienne de Paris » (1964), puis dans « D’écolage » (1980) en donne les contours. Le cartel se compose de trois à cinq personnes, PLUS UNE chargée de la sélection, de la discussion et de l’issue à réserver au travail de chacun1. S’il est quelconque, [il] doit être quelqu’un. À charge pour lui de veiller aux effets internes à l’entreprise, et d’en provoquer l’élaboration2.

    Le plus-un n’a pas vocation à tenir une position hiérarchique dans le cartel, ni même à occuper une place de représentant du savoir. S’il a bien une charge de direction, celle-ci ne constituera pas une chefferie3 précise Jacques Lacan. Si bien souvent nous nous adressons à nos collègues plus expérimentés pour occuper cette place dans le cartel, détenir un savoir et avoir l’expérience des textes sont deux aspects qui méritent d’être différenciés. L’objet du cartel n’est pas en effet de travailler sur un savoir présent, il vise une production de savoir qui circule dans le collectif et pour chaque Un. Le plus-un est en quelque sorte garant d’une mise en œuvre du travail, et il étudie au même titre que les autres membres du cartel à partir de l’actualité de ses questions. Jacques-Alain Miller, dans son texte Cinq variations sur le thème de « l’élaboration provoquée » (accessible sur le site de l’École de la Cause freudienne), nous donne de précieuses orientations pour penser cette fonction du plus-un, qu’il désigne comme un leader pauvre ou encore comme un agent-provocateur.

    La cinquième variation de son texte, Jacques-Alain Miller l’a intitulée L’art d’être plus-un. Il propose d’éclairer le terme plus-un par celui de moins-un : le plus-un ne s’ajoute au cartel qu’à le décompléter. C’est un art en ceci que sa position nécessite une réflexion singulière quant au dispositif : le plus-un n’a pas à s’épuiser à incarner la fonction de plus-un. Le plus-un n’est pas le sujet du cartel ; il lui revient d’insérer l’effet de sujet dans le cartel, de prendre sur lui la division subjective4. Ainsi le plus-un permet que le savoir ne se boucle pas sur lui-même et que chaque cartellisant poursuive ses tours et détours dans l’étude de la psychanalyse.

     

     

     

     

    1Lacan J., Acte de fondation, Autres écrits, Paris, Seuil, p. 229.

     

    2Lacan J., D’Écolage, 11 mars 1980, https://www.causefreudienne.net/cartels-dans-les-textes/.

     

    3Lacan J., Acte de fondation, Autres écrits, Paris, Seuil, p. 229.

     

    4https://www.causefreudienne.net/cinq-variations-sur-le-theme-de-lelaboration-provoquee/.

    COMMISSION AUTISME

    Le Champ Freudien Éditeur

    « Parents et psychanalystes pensent l'autisme »

    LA PSYCHANALYSE À L'ÉPREUVE

    Yves-Claude Stavy dans son texte « Du style, à la méthode », part de l’hypothèse de l’autisme comme réponse à l’effet de la trace d’un signifiant sur le corps jouissant. Chez le sujet autiste, Ce S1 sinthomatique s’itère. Repérer à la lettre la réponse symptomatique du sujet permet de « dégeler » ce signifiant, d’en évider la jouissance en excès. Le sujet peut alors multiplier les S1. Ce n’est pas sans effets.

    C’est dans un texte très intime que Valérie Gay-Corajoud narre comment avec son fils Théo, elle déjoue chaque jour l’étau terrifiant des événements à venir dans lesquels est emprisonné Théo. C’est un équilibre infime, au bord de l’impossible, toujours à refaire. L’autiste serait comme un oiseau qui ne saurait pas voler, quelle est notre capacité à l’accepter comme tel ?

     

    Stéphanie Bozonnet

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    UNE PRATIQUE POÉTIQUE

    Jean-Robert Rabanel pose la question : quels sont les moyens de défense contre la jouissance chez les autistes ? Ce qui manque à l’autiste ce n’est pas la parole mais le code du langage. C’est-à-dire qu’il n’a pas recours à l’Autre, à un S2 pour se défendre de la jouissance. En s’appuyant sur la rencontre avec les enfants à Nonette, il nous invite à considérer le redoublement du S1 comme ce qui permet au sujet un traitement de la jouissance. J.-R Rabanel soutient une pratique clinique singulière de « polyglotte des lalangues » à partir de la conversation hors-sens. Il apprend la langue singulière de chaque-un et rend ainsi un échange possible.

    « L’autiste interroge de manière sauvage le réel de la parole et du corps parole »1. Cette clinique laisse centrale l’énigme de ce qui nous donne le souffle de la vie et nous écarte radicalement de la binarité de l’esprit et du corps. Il nous invite ainsi à laisser place à la recherche et à la découverte de la logique du cas en nous appuyant sur leurs inventions pour faire avec la vie.

     

    Amélie Vindret

     

    1Rabanel J.-R., « Une pratique de la parole hors sens », Parents et psychanalystes pensent l’autisme, Paris, Le Paon/le Champ Freudien, 2021, p. 127.

     

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    LA LETTRE

    Dans la variété des troubles du spectre autistique, chaque sujet montre combien il est à même de tirer parti des machines qui peuplent notre monde contemporain pour traiter la marque productrice de jouissance qu’a été pour lui la rencontre avec le langage. Ces machines comme « assistantes du sujet » autiste « mettent spécialement bien en valeur la multiplicité des registres que nous nommons la lettre »1, écrit Eric Laurent.

    Ainsi, à travers les mots, les nombres, les images, la musique, le chant et les objets du quotidien, le sujet autiste cherche à s’insérer dans le monde en traduisant l’impact de lalangue comme « (…) inscription de la trace de jouissance sur la surface du corps, par le mode de répétition même »2 que lui permet la lettre.

     

    Gilles Biot

     

    1Laurent É., « Variété de la lettre et objets autistiques », Parents et psychanalystes pensent l’autisme, Paris, Le Paon/le Champ Freudien, 2021, p. 162.

     

    2Ibid., p. 172.

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    Enseignements du CERA

    Guy Poblome, Analyste de l'École, directeur thérapeutique de l’Antenne 110, a présenté le 20/03/2021 : « Le travail à plusieurs » comme une réponse à l’exigence de la structure autistique. Ce traitement de l’Autre, à partir de sa propre position subjective, permet de ne pas tomber dans un idéal pour tous. En s’appuyant sur sa pratique à l’antenne 110 et l’enseignement de Lacan, il propose de «  faire la paire » avec les manifestations de l’enfant afin de limiter la dimension intrusive du langage. Puis Françoise Baudoin, enseignante et trésorière de la Main à l’Oreille, nous a raconté l’histoire de Zoé au Courtil. Son éducatrice présente dans le quotidien, se sentant « concernée » par Zoé, a interprété ses gestes comme une écriture. Le réel qui ne pouvait se dire allait pouvoir s’écrire en peinture avec son corps.

    Ces deux interventions ont souligné comment pour les sujets autistes qui n’ont pas recours à un discours établi, l’engagement du corps est de la partie.

     

    Amélie Vindret

    LE SITE

    Le 17/04/2021 Corinne Rezki, psychanalyste, membre de l’ECF, a fait enseignement à partir de sa pratique en tant que psychiatre, à Aubervilliers, dans une institution publique. Son propos « Engagement dans la parole » pouvait au premier abord être paradoxal pour parler de l’autisme. Pourtant, l’autiste est un « parlêtre de plein exercice ». Ce qui fait boussole pour elle, dans sa rencontre avec un sujet autiste, est d’accuser réception de ce que montre le sujet, signe de ce qu’il a rencontré et impacté son corps. Ce signe est à considérer comme un possible faire savoir. Ce réceptacle n’est pas significatif mais signifiant, un S1. Une leçon clinique.

    À sa suite, Juliette Parchliniak, psychologue à Bruxelles, a présenté un dispositif original, « La Soucoupe » qui accueille le samedi des enfants autistes. Mis en place à partir de l’Antenne 110, c’est un temps de répit pour les parents et les enfants. Seuls le lieu et les objets sont invariables. Nous avons suivi J. Parchliniak dans les différents circuits où l’a emmenée l’enfant. L’orientation lacanienne, dans l’accueil des sujets autistes, a une souplesse qui pousse à l’invention.

     

    Stéphanie Bozonnet

    LE SITE

    ÉCHOS

    30 mars 2021 | Grenoble - Visioconférence

    Brèves de cartel

    Par Anne-Laure Pellat

    Pour cette soirée, nous avons choisi d'inviter un cartel à l'étude de L'être et l’Un et demandé à ses cartellisants de partager, en cours de route, un bout de leur travail. Ces « bouts précieux » ont été éclairés pas à pas par la lecture attentive de notre collègue Syliane Renaut.

    Jacques-Alain Miller a donné de 2010 à 2011 un enseignement qu'il nomma L'être et l'Un. Ce fut son dernier séminaire. C'est après l'avoir transmis qu'il décida d'en changer le titre : L'être et l'Un céda la place à L'Un tout seul. En amont de cette soirée, ce changement m'a fait penser que, sans doute, ce cours qu'il donna sur le dernier enseignement de Jacques Lacan avait transformé sa vision sur la question du parlêtre et de son rapport à la jouissance. C'est avec cette question, « Tiens, mais de quelle transformation s'agit-il !? », que j'ai découvert les textes de nos collègues. C'est donc à la lumière du signifiant transformation que je propose un écho de cette soirée...

     

     

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    30 mars 2021 | Grenoble - Visioconférence

    Brèves de cartel

    Par Syliane Renaut

    À la lecture du cours de Jacques-Alain Miller l’Un tout seul, celui-ci nous enseigne sur le parcours de Lacan qui se considérait avant tout comme un enseigneur. Il nous semble important de toujours garder à l’esprit que son séminaire s’adressait à un auditoire de psychanalystes. Les fractures ou remaniements conceptuels de Lacan ne sont pas si simples à repérer. Jacques-Alain Miller nous l’indique très bien lorsqu’il souligne que Lacan passe d’un « ça parle » qui fusionne le ça et l’inconscient avant de reconfigurer l’inconscient à l’aune du réel qui naît de ce que Jacques-Alain Miller appelle son second enseignement. On y voit également se dessiner les abords philosophiques et logiques. Lacan comme rhéteur ne semblait pas à court d’arguments pour séduire un auditoire auprès de qui il ne rechignait pas à se faire avocat ou procureur en fonction de l’argumentation qu’il désirait soutenir. Au travers de quelques anecdotes Jacques-Alain Miller restitue des bouts d’histoires qui révèlent un enseignement bien vivant de Lacan.

    Cet enseignement met l’accent sur l’importance du corps, qui avait été jusqu’à présent mis de côté. Jacques-Alain Miller souligne les différences conceptuelles entre les formations de l’inconscient et ce qu’il appelle les consistances cliniques que sont le fantasme et le sinthome. Le terme consistance est à mon sens à entendre du côté du corps réel. Les formations de l’inconscient tel que les rêves, lapsus sont des éléments qui révèlent une vérité, un désir. Ils sont donc à déchiffrer. Ils sont à traiter comme des effets de signifiants, c’est-à-dire qu’il y a effet de signifié.

    Le fantasme, lui, n’est pas une formation de l’inconscient. Pourquoi ?

     

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    31 mars 2021 | Valence - Visioconférence

    L'art est la sublimation

    Par Marie-Jo Grand

    Mais quelle mouche vous a piqué, cher Patrick Hollender, pour avoir écrit un livre aussi conséquent sur la sublimation ? C’est par ces mots que Jacqueline Dhéret introduisait notre soirée du 31 mars autour du livre de Patrick Hollender L’ART EST LA SUBLIMATION. Le ton était donné, la soirée serait vivante comme nous l’avions pensé à Valence quand nous avions imaginé une rencontre auteur-lecteurs dans un café, ouverte à nos collègues et à d’autres. À quelle nécessité a t’il obéi pour entreprendre une telle œuvre ?

    C’est au fond la question posée à propos de chacun des artistes qui peuplent le musée personnel de Patrick Hollender. Les artistes précèdent les psychanalystes sur la voie du dire l’humain et sa condition. C’est ce point d’énonciation de l’artiste que Patrick Hollender éclairera à sa manière tout au long de cette soirée où la subjectivité de chacun était convoquée. La création s’édifie sur les lieux du malheur, elle est réson d’une fiction pour faire écran au réel.

    Pour cela l’artiste fait quelque chose : une peinture, une sculpture, une performance, un livre, il présente en acte la construction de son monde, ce faire qui devient trouvaille est toujours singulier et tente néanmoins de se loger dans un discours, ce fut le fil rouge de notre soirée qui a été tenu tout au long de cette promenade dans le musée personnel de Patrick.

    Garder l’énigme, ne pas interpréter l’artiste, ne pas aller du côté du sens, résister à la tentation de trouver des causes, une origine à l’œuvre, c’est ce qui a permis que cette soirée soit réussie. Certains ont dit qu’ils n’iraient plus au musée de la même façon, que ce qui paraissait obscène ne l’était plus, que l’écriture poétique du livre garantissait cette énigme, à laquelle l’auteur tenait tant.

    À la fin Jacqueline Dhéret a précisé non sans malice que nous nous étions beaucoup attardés devant l’horreur de certaines œuvres. Etait-ce de la fascination ? Pour ma part je me fis une remarque singulière : il n’y avait qu’une femme artiste dans ce musée. Ce fut réussi ! Et merci encore pour cette belle soirée.

    Sur le site

    PARUTIONS

    SEUIL ÉDITEUR

    Eric Marty • Le sexe des modernes • Pensée du neutre et théorie du genre

    Présentation

    Disjoindre le sexe et le genre est un geste éminemment moderne, théoriser cette dissociation l’est plus encore. Ce livre est d’une certaine manière l’histoire de ce geste. Il nous mène des grandes entreprises déconstructrices de la Modernité des années 1960-1980 jusqu’au triomphe contemporain de la théorie du genre: de Sartre, Lacan, Deleuze, Barthes, Derrida ou Foucault, jusqu’à Judith Butler. Pourtant, parce qu’il s’agit d’un objet aussi fuyant que précieux, le sexe des Modernes est aussi un révélateur. Loin d’être tout à fait commun aux deux espaces intellectuels, l’Europe et les États-Unis, il est peut-être témoin de leurs divisions: disputes, équivoques, héritages détournés, et guerres silencieuses ou avouées…

    Il s’agit ici non seulement d’éclairer des doctrines récentes que la confusion des temps travaille à obscurcir, mais d’explorer ce qui s’est déplacé au tournant du XXe et du XXIe siècles, entre le continent européen et le continent américain. Transmission ou au contraire fracture ? Car le moment est venu d’interroger le partage du sexe et du genre sous l’angle de son histoire puisque cette histoire est la nôtre, et sans doute plus que jamais.

     

    QUARTO 127

    Points de fixation

    Présentation

    Sous le titre Points de fixation, nous rassemblons dans ce numéro un certain nombre de textes des 50es Journées de l’ECF consacrées à l’Attentat sexuel ; une conférence de Marie-Hélène Brousse sur la barre portée par Lacan sur le sujet, l’Autre et sur le La de La femme ; une Soirée CPCT-Paris sur Acte et tact ; trois interventions sur Psychose, autisme, psychose, institution et la langue ; un texte sur ladite novlangue ; et, en ouverture de ce numéro, un cours de Jacques-Alain Miller consacré au point de fixation.

    Points de fixation, ce titre est emprunté à Freud. C’est ainsi, en effet, qu’il désignait un arrêt de la pulsion en un ou plusieurs points du développement de la libido. Jacques-Alain Miller – dans son cours du 30 mars 2011 – fait équivaloir ce point de fixation freudien à la conjonction lacanienne du Un et de la jouissance : Yad’lun, du Un de la jouissance qui ne laisse pas aller à la métamorphose, au déplacement, qui revient toujours à la même place, reste fixé en un point.

     

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