Newsletter Novembre 2020

  • Newsletter ACF Rhône-alpes

    NEWSLETTER | NOVEMBRE 2020

    EDITORIAL

    « Quelque chose auquel on ne comprend rien, c’est tout l’espoir ».

    A l’heure où nous réalisons cette Newsletter, nous ne savons pas de quoi demain sera fait. L’incertitude est notre condition d’aujourd’hui, et nous devons composer avec ce qui se dérobe : un sens établi, immuable, dont nous parons notre monde. Comment faire avec ce que nous ne comprenons pas ? Ne pas comprendre, «  c’est tout l’espoir », dit Lacan. « Tout l’espoir », c’est-à-dire : d’espoir, il n’y en a pas d’autre. Dans ce passage du Séminaire XVIII, Lacan fustige ceux qui se conduisent en « technicien » face à son texte réputé illisible (dire qu’il est lisible ou illisible c’est se conduire en technicien), trouvant prétexte pour ne pas vouloir savoir. Qui, dans l’étude de ses textes, n’a pas fait l’expérience d’une opacité qui se révèle in fine comme étant la nôtre ? Celle d’un refus intime à l’endroit du réel qui nous concerne.

    Faire confiance à l’incompréhension, ne pas reculer devant le réel qui s’y manifeste, c’est tout l’espoir, la seule voie possible. Elle nous laisse intranquilles, affectés, sur le seuil de l’angoisse. « C’est déjà beaucoup », dit Lacan. Il n’appelait pas l’espoir commun, celui qui soulève les foules, mais disait qu’il était propre à chacun.

    Ne pas comprendre, notre cher collègue, Jacques Borie, compagnon de travail, et ami, aujourd’hui disparu, en faisait résonner la portée éthique. Aux explications trop peu incarnées, trop explicatives justement, de celles qui suturent la béance du savoir, il préférait le risque de l’énonciation, seule chance de faire de la psychanalyse une pratique vivante, qui porte à conséquence, non seulement pour chaque sujet, mais aussi pour la civilisation. Au lendemain des Journées de l’Ecole, cela résonne tout particulièrement, tant les conditions étaient sans garantie.

    Jacques ne disait jamais qu’on allait y arriver, ç’eut été trop miser sur l’espoir commun. Cela devenait une offre. Il reprenait souvent de Lacan : « Heureusement qu’on n’a rien compris, parce que on ne peut jamais comprendre que ce qu’on a déjà dans la tête ». Il nous rappelait que devant le non-rapport sexuel, nous n’avons d’autre secours que d’inventer. Il appelait au respect le plus inconditionnel de cet effort du sujet.

    Les conditions imposées par la pandémie n’ont pas permis les gestes et les paroles qui enveloppent l’énigme de ce qui fut une présence. De ce ne pas comprendre dont nous avons fait cruellement l’expérience, nous avons choisi le traitement par le singulier de l’énonciation. Des texte, écrits à l’intention de Jacques Borie, seront portés par notre prochaine Newsletter. Ils peuvent être accueillis par notre délégation jusqu’au 22 novembre.

    L’ACF poursuit ses activités. Certes, à peine une idée passe-t-elle à son ébauche pratique, que nous devons déjà l’envisager autrement, et cela sonde les cœurs et les désirs. Mais nous restons fermement attachés à ce qui prévaut pour nous : bouleversés par le réel qui s’impose, mais d’autant plus tenaces et engagés pour la cause de la psychanalyse, et pour l’Ecole qui en maintient l’action vivante.

    Vous trouverez dans cette Newsletter notre rubrique « Echos ». Elle rassemble les échos donnés par nos collègues aux activités qui ont eu lieu dans notre région. Ces activités ont été orientées en direction des événements de l’Ecole de la Cause Freudienne, le Congrès de l’AMP « Le rêve, son usage et son interprétation dans la cure lacanienne », et les Journées de l’ECF « Attentat sexuel ». Vous trouverez également notre rubrique « L’imprévu des cartels », en bonne place de représenter le travail qui se poursuit.

    Vous souhaitant bonne lecture,


    Véronique Herlant, Déléguée régionale

    ACTUALITES de l'ECF

    3-4 Juillet 2021 | Bruxelles

    VOULOIR UN ENFANT ?
    Désir de famille et cliniques des filiations

     

    Les Détails

    ACTUALITES

    26 Novembre 2020 | Annecy

    Liberté et déterminisme

    Soirée philo-psychanalyse

    Attention! SOIREE REPORTEE à une date ultérieure

    Les Détails

    L'IMPREVU DES CARTELS

    Une nouvelle rubrique s’invite dans la newsletter. Elle se fera écho de l’inédit des cartels, de leur actualité, des imprévus et des inattendus singuliers qui rendent vivants et essentiels ce qui se transmet de la psychanalyse. Le cartel, cet « organe de base » voulu par J. lacan pour son École, invite à un rapport au savoir en appui sur la pratique de la parole et de l’engagement des corps dans la rencontre. Lieu d’exploration de ce qui dans nos questions insiste, fait impasse, difficulté, achoppement, lieu où dans le vif du langage l’énonciation est première « chaque découverte est faite plus d’une fois et aucune n’est faite d’un seul coup » écrivait S. Freud. Prenons cette formule comme invitation à aller vers « une élaboration provoquée » affine à la dimension modeste du 4 + 1 du cartel. Dans ce premier « Imprévu en Rhône Alpes » et suite à la soirée de rentrée et de bourse aux cartels intitulée « Réveils ! » qui s’est déroulée le 1 er octobre dernier, vous trouverez le texte de Nicole Borie et sa manière singulière de nous introduire à ce qui dans le cartel met notre rapport au savoir en crise.

    Jocelyne Huguet-Manoukian, responsable des cartels en Rhône-Alpes

    Rêve et réveil

    Par Nicole Borie

    Rêve et réveil se mélangent, nous pouvons rêver que nous nous réveillons et continuons de dormir…

    Rêver : le verbe a d’abord eu le sens de délirer, et cette acception reste encore en usage chez les auteurs du XVIIe siècle.

    Le sens moderne devenu courant, de voir en songe pendant le sommeil, s’est dégagé au XVIIe siècle : « il est devenu prédominant, supplantant songer au XVIII et XIX siècles et s’implantant dans la phraséologie courante « il me semble que je rêve » ou « on croit rêver ».

    Éveiller qui signifie d’abord : tirer du sommeil, s’éveiller, se réveiller, s’est imposé très vite depuis le XIV siècle.

    J’aime cette nuance entre l’éveil et le réveil. On éveille l’esprit, c’est l’éveil du printemps ; on se réveille, on sort de la rêverie. Et c’est bien ainsi que je conçois le travail de cartel. Ça réveille.

    Chacun vient avec sa question et c’est souvent toujours un peu la même, celle qui travaille au fond de notre inconscient. Puis il y a ce moment où chacun formalise l’intitulé du travail qu’il se propose pour le temps du cartel. C’est un moment précieux où l’on met dans le pot commun du cartel sa touche singulière et de suite, immédiatement, vient (...).

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    Activités du Champ Freudien

    3 novembre 2020 | Lyon

    Atelier d'études de l’Institut psychanalytique de l’Enfant

    Attention! SOIREE REPORTEE au 15 décembre

    Par Marie-Cécile MARTY

    La 6e journée de l’Institut de l’Enfant prévue le 13 mars 2021 au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux sur le thème La sexuation des enfants est en préparation ! L’Atelier d’étude de l’Institut psychanalytique de l’Enfant est un chantier inédit, un préambule qui permet d’attraper ce thème complexe à plusieurs, localement « sans plan préétabli, sans mode d’emploi prescrit à l’avance, mais non sans orientation.1 »

    A Lyon, les groupes du CIEN et du CEREDA en collaboration avec l’ACF RA ont choisi deux entrées pour aborder La sexuation des enfants tant du côté clinique que théorique. Une première conversation a eu lieu le 22 septembre et portait sur La sexuation des tout-petits. La seconde, qui devait avoir lieu le 3 novembre, est reportée au 15 décembre à 21h et questionnera la notion de consentement dès la pré-adolescence, avec son possible envers qu’est l’Attentat sexuel2. Aborder ces questions nécessite rigueur et tact. En effet, le sexe, du point de vue de la psychanalyse lacanienne, est un irreprésentable, un trou dans le savoir pour chaque parlêtre.

    C’est en présence de notre invité Jean-Marie Fayol-Noireterre, magistrat honoraire et à partir de la lecture du livre « Lolita » de Nabokov proposée par Natacha Billouard, psychologue que s’engagera la conversation sur la notion complexe de consentement.

    Pour cette seconde soirée, il vous est demandé de vous inscrire en adressant votre demande à marie.marty@free.fr afin que nous puissions organiser votre accueil sans prendre de risques inutiles au regard du climat sanitaire actuel. Nous vous remercions par avance.

    Les détails

     

    1Atelier de recherche de l’IE par Laura Sokolowsky et Hervé Damase, Directeurs de la 6e Journée de l’IE, pour plus de renseignements

    Institut psychanalytique de l'Enfant

     

    2Attentat sexuel, thème des 50èmes Journées de l’ECF

    ECHOS

    1er Octobre 2020 | Lyon

    Bourse aux cartels
    "Réveils !"

    par Véronique Herlant

    « Réveils ! ». Le point d’exclamation nous l’avait annoncé : la soirée consacrée aux cartels allait nous réveiller… Oh, pas nécessairement dans l’évidence du gong qui fait fulgurance et nous secoue ; cela peut parfois être plus discret, plus subtil, comme la réception d’une tonalité, d’une couleur, d’un bien-dire, ce petit écart rendu possible par le cardo du cartel, le gond qui articule, permet le battement, le franchissement du seuil. Ce franchissement fut l’invitation de la soirée, à partir de la présentation de deux textes, lesquels ont permis un rapprochement inattendu : le cartel, le rêve. Nicole, citant Lacan : « Nul travail n’a jamais engendré un savoir », démonte l’illusion de la « belle démonstration » dans le cartel, et Jérôme invite à considérer le récit du rêve, dans sa valeur de créer l’adresse. Dans ce rapprochement entre le cartel et le rêve, s’entrevoit alors ce qui réveille : ce qui ne se donne pas dans le texte, mais demande d’y mettre du sien, car seul compte ce qui viendra, pour celui qui parle.

    Sur le site

    10 octobre 2020 | Valence

    Bourse aux cartels

    « Le cartel : du transfert au désir » par Geneviève Valentin

    Si le transfert sur la psychanalyse soutient notre rapport à l’analyse, pour autant un pas se franchit dans l’expérience du cartel. C’est alors de la responsabilité prise dans la rencontre avec les textes dont il s’agit, rencontre qui est aussi avec son propre dire…

    Trois intervenants nous ont fait part de leur expérience de cartel, un moment de passage, un franchissement, ou une trouvaille qui sont venus modifier leur rapport au savoir.

    Pierre Simon Loirat nous a introduits à l’expérience qu’est la lecture, particulièrement celle de J. Lacan. Que le corps en soit affecté ou que l’obstacle décourage le lecteur, comment le cartel a permis de ne pas renoncer, voire même d’opérer un retournement de déplaisir en plaisir. De « s’y mettre à plusieurs » enraye les errements intellectuels de la lecture en solitaire et donne chance de relancer le désir, jamais acquis, par d’autres questions.

    Rafaële Nalon a soulevé la question de la satisfaction dans son parcours de cartellisante. Le cartel est le lieu d’un franchissement possible où se risque une énonciation à partir de ses points de butée, et où peut se découvrir qu’il s’agit aussi bien de points aveugles qui concernent sa propre cure. Alors pourquoi toujours y revenir ? (...)"

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    10 Octobre 2020 | Valence

    Consentir ?

    Par Patrick Hollender

    "Consentir ?" fut le titre donné à notre matinée d'étude de l'ACF, qui s'est déroulée à Valence le 10 octobre 2020, dans la perspective des J50 de l'ECF : "Attentat sexuel". Une question laissée ouverte à la complexité du désir et de l'Autre jouissance, avec trois interventions venant éclairer le consentement ou comment un sujet consent à se faire objet de la jouissance de l'Autre, à partir de l'ouvrage éponyme de Vanessa Springora.

    Maï Linh Masset et Gilles Biot, nos collègues d'Annecy, avec Christiane Charvet, ont répondu à l'invitation de Geneviève Valentin, qui a animé les échanges et dynamisé un désir vif de rencontre entre les villes. Les interventions nous ont permis d'avancer sur ce que Freud avait épinglé en 1905, du terme non moins scandaleux pour l'époque, "d'enfant pervers polymorphe". C'est ce que Maï Linh Masset a mis en exergue, en avançant que les constructions fictionnelles émanant des pulsions partielles de l'enfant ne sauraient trouver leur point de résorption dans une réalisation en acte, à travers une scène de séduction attentatoire émanant d'un adulte. Elle a mis l’accent sur la façon dont le discours concernant le sujet brûlant de la pédophilie, s'inscrit dans un contexte sociétal et historique et n'est pas transposable d'une époque à une autre. Celui qui "aime les enfants", mais qui les aime au point d'en dissoudre les fictions, déconstruit les semblants que le fantasme habille, en mettant l'être de chair, à nu. C'est d'ailleurs souvent pavé des meilleures intentions, (...).

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    Du 12 au 16 Octobre 2020 | Lyon

    La semaine à quatre temps

    Par Marie-Cécile Marty

    Quatre soirées se sont succédées à Lyon sur le thème des cinquantièmes Journées de l’ECF "Attentat sexuel". Elles mettaient à l’honneur les artistes pour aborder ce thème, ouvrir un espace de conversations, de recherches et de découvertes. En effet, « la psychanalyse change, ce n’est pas un désir, c’est un fait, elle change dans nos cabinets, et ce changement au fond pour nous est si manifeste qu’il intègre (...) la mention chronologique au XXIème siècle. »

    La semaine a commencé avec le cinéma, un clin d’œil à la 12ème édition du Festival Lumière qui se tenait à Lyon. Avec le film Shame, le plasticien et réalisateur anglais Steve Mac Queen nous a plongé dans l’hypermodernité, l’univers hyperbranché new yorkais aseptisé, sur fond blanc et espaces transparents avec une « mise en abîme » comme l’a souligné Adèle Geoffroy où le regard se fait omniprésent, omni voyant, sur le corps d’un homme, Brandon, gouverné par les vidéos porno et la masturbation, et sur la jouissance des corps, sans parole. Là, la pornographie ne s’adosse à aucun imaginaire ou univers fantasmatique mais se présente comme itération. Christian Chaverondier a souligné combien les « questions en impasse liée à la vie sexuelle ne sont pas nouvelles, c’est le contexte qui est nouveau : il y a toujours un objet possible à consommer, réalisé par la technologie contemporaine. En estompant la figure de l’Autre, la configuration contemporaine détache, fait valoir la tyrannie et l’autisme de la pulsion. » L’arrivée de sa sœur Sissi dans la vie de Brandon produit une présence dérangeante et « obscène », fait attentat souligne A. Geoffroy. La présence insupportable de Sissi introduit au symptôme. L’art de Steve Mac Queen est de produire un autre placement du regard tant pour Brandon que pour le téléspectateur.

    Lors de la deuxième soirée, nous nous sommes plongés dans l’univers bigarré, déroutant, inclassable de Niki de Saint Phalle, avec ses créations monumentales, magiques. L’objet arrime le travail infatigable de création de Niki De Saint Phalle et ouvre sur un trajet (...).

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    15 Octobre 2020 | Saint Julien en Genevois

    Soirée-débat Ciné-psychanalyse

    Après l’ombre, un film de Stéphane Mercurio

    Par Hélène Clément

    Echo de la soirée du 15 octobre 2020, à la suite de la projection du film documentaire de Stéphane MERCURIO : « Après l’ombre ».

    Dedans-dehors, dans l’ombre-dans la lumière, la mort-la vie… c’est comme une pulsation, quelque chose devient possible. Ce film documentaire nous invite à suivre le cheminement d’un metteur en scène et de ses comédiens hors du commun. Le théâtre sert à ça, ouvrir des espaces de pensées.

    Pierre Forestier nous présente le fil « tiré d’un bout de la pelote » qu’il a choisi, pour lancer le débat. Le style de la réalisatrice a permis de traiter ce sujet des « longues peines » avec une grande simplicité, de la pudeur et une force particulière.

    Les premières images en gros plans : des visages, le silence, l’isolement liés à l’enfermement. « Parler pour dire quoi ? », « j’ai tout perdu ! » !

    Puis des petits bouts d’histoires apparaissent, timidement, une parole singulière soutenue par une présence et une écoute pour chaque un, chaque une : « Si tu ne nous le dis pas, (...).

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    PARUTIONS

    UFORCA Pour L'UNIVERSITE POPULAIRE JACQUES LACAN

    La conversation clinique

     

     

     

     

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