Newsletter Novembre 21

  • Newsletter ACF Rhône-alpes

    NEWSLETTER | NOVEMBRE 2021

    ÉDITORIAL

    Insolite symptôme !

    Le symptôme est « un phénomène insolite dans la constitution matérielle des organes ou dans leurs fonctions en lien avec l'existence d'une maladie » nous dit le Littré. Cette définition d’une autre époque contraste avec la position des neurosciences contemporaines pour qui le symptôme équivaut à un déficit, une altération, un trouble, une dysfonction neurologique, physiologique ou psychique. A l’écoute de la parole des femmes, Freud avait donné au symptôme névrotique la dignité d’une vérité à déchiffrer. C’est ainsi qu’il a introduit le champ et la pratique de la psychanalyse. Accentuant encore son caractère insolite, il le présentait alors tel un phénomène qui, s’il embarrasse le sujet, lui procure par ailleurs une satisfaction de ce qui est éludé de son désir. Il révèle ainsi la part déchiffrable du symptôme en référence à l’infantile, soit le sexuel constitutif de l’inconscient freudien. Lacan, lecteur assidu de Freud a mis ensuite l’accent sur l’autre versant du symptôme, celui de la jouissance et du réel. Il ouvre une nouvelle dit-mension. Il y a le Un-corps de l’image au miroir, le corps sac ou baudruche auquel le symptôme référé au sens est attaché. Et il y a l’autre versant du corps comme effet de sujet qui se saisit de la topologie, disons par excès celle féminine qui ne se réfère pas à Un-corps mais au-delà de la norme mâle, à une jouissance pas toute phallique, une jouissance autre, supplémentaire et hors sens. La conséquence en est la division du corps et de la jouissance. La jouissance peut être Autre !

    Quels sont alors les destins du symptôme dans notre hyper modernité ? Les noms du père se pluralisent, l’idéal ne fait plus communauté sinon à se diffracter jusqu’au risque de l’opposition, la société se dépatriarcalise. Le genre, dernier signifiant maître de la modernité1, tout en voulant faire disparaître la différence des sexes, produit à son insu la réapparition de la différence binaire dès qu’il en est fait un usage concret. En conséquence, disons que, pour ne pas être déboussolé il nous reste le symptôme !

    Comment s’orienter avec l’insolite symptôme qui tient au corps et se révèle événement de corps qui confine à l’incorporel ? C’est ce que nous essayerons de saisir en cette fin d’année. S’il n’est pas sans rapport avec la norme lorsqu’il participe d’une communalisation de la jouissance au risque de faire croire que celle-ci peut fait rapport avec « Un corps » et les autres, il est dans l’orientation lacanienne notre boussole pour serrer au cas par cas le réel indicible de la jouissance en cause dans la rencontre singulière du parlêtre avec la lettre du signifiant.

    Saluons en ce sens une grande première  : l’émission de Studio Lacan, dans le cadre de Lacan Web Télévision chaine YouTube de l’École de la Cause freudienne, lieu de discussion et débat sur le malaise dans la civilisation, diffusée à 18h30 chaque samedi ou presque. L’émission inaugurale a eu lieu ce 13 novembre dernier. Animées par deux psychanalystes, et pour la première fois Laurent Dupont et Anaëlle Lebovits-Quenehen, Trois rubriques y sont et seront chaque fois traitées : Un divan dans le monde, pour aborder le malaise dans la civilisation, L’écho de la culture, une chronique à partir d’un symptôme de société, à partir d’un livre, d’un film, d’une pièce de théâtre, et L’actualité de la psychanalyse autour du vif de notre pratique. A regarder sans modération ! Vous pourrez outre la discussion des grands thèmes contemporains y apprendre tout ce qu’il faut savoir pour vous inscrire, lire et participer aux préparations des Grandes Assises Virtuelles sur le thème de La femme n’existe pas... Enfin n’oubliez pas que vous avez également cette inédite et formidable possibilité de vous inscrire aux enseignements de l’École de la Cause freudienne : Le savoir psychanalytique à ciel ouvert, 12 enseignements vous sont proposés, 4 soirs par semaine.

    La venue d'Angèle Terrier le 4 décembre prochain pour une matinée de travail clinique exceptionnelle qui s’inscrit dans un cycle en lien avec les instances du champ freudien, puisqu’elle sera centrée sur la clinique auprès des petits, voire même des tout-petits sujets reçus dans les institutions de soin est un important jalon de l’étude de la psychanalyse dans notre région. La prochaine manifestation de ce cycle aura lieu à Valence avec la venue attendue de Claudine Valette-Damase.

    A noter ce lundi 22 au CPCT notre soirée et bourse aux cartels,

    En vous attendant nombreux et en présence à ces rencontres d’exception,

    Bien cordialement,


    Jocelyne Huguet-Manoukian, Déléguée régionale

     

    1Lire à ce sujet l’entretien d’Eric MARTY avec Jacques-Alain MILLER : Entretien sur le sexe des Modernes, 30 mars 21, La règle du jeu.

    Actualités de l'ECF

    09 Novembre 2021 | Présentation de Studio Lacan

     

     

     

    VISIONNER

    LE SAVOIR PSYCHANALYTIQUE A CIEL OUVERT

    Les enseignements de l’École de la Cause Freudienne sont ouverts à tous ceux qui s’intéressent à la psychanalyse et ceci sans condition. Ils y trouveront des enseignements divers assurés par des membres de l’École qui se sont mis au travail pour approfondir de manière rigoureuse et inventive des thèmes qui nous concernent. Vous trouvez la liste de ces enseignements sur le site de l’École de la Cause Freudienne.

    Voilà une formidable opportunité, n’hésitez pas à vous y engager !

     

     

     

    EN SAVOIR PLUS SUR LE SITE DE L'ECOLE

    Actualité de l'Association Mondiale de Psychanalyse

    31 mars-03 avril 2022 | En visioconférence

    LES GRANDES ASSISES VIRTUELLES • « La femme n'existe pas »

    En fin de cette année 2021, il est temps de s’inscrire aux Grandes Assises Virtuelles de l’AMP qui se dérouleront du 31 mars au 03 avril 2022. Elles sont pour nous tous un événement inédit pour la première fois ouvert au plus grand nombre sans délai ni restriction. L’inscription renvoie donc au désir de chacun. Ce moment international de travail permettra d’approfondir les grandes mutations de nos sociétés. Le thème a rapport avec le trajet sur lequel J. Lacan s’est engagé à avancer sur la femme, le féminin, la part de la jouissance dite femme, la femme n’existe pas… qui le fait passer de l’hystérique au pas-tout phallique.

    Reste toutes les questions qu’il a ouvertes jusqu’à la fin de son enseignement. Ce sera un moment fort pour poser les rapports entre la variété des femmes, de leur jouissance, de leur rapport aux hommes, à la part dite homme et à l’Autre qui n’existe pas, l’Autre qui ne répond pas mais laisse toute sa place au sinthome et au singulier pour chaque parlêtre.

     

    PRÉSENTATION par Christiane Alberti

    S'INSCRIRE AUX GRANDES ASSISES VIRTUELLES

    S'inscrire à la liste de diffusion

    ACTUALITES ACF

    22 NOVEMBRE 2021 | Lyon

    Soirée des cartels • "Le travail en cartel : désir d'(a)pprendre, désir de savoir 

     

     

     

     

     

     

     

    SUR INSCRIPTION

    04 DECEMBRE 2021 | Lyon

    Cycle Psychanalyse et institution • Des lieux et des liens pour accueillir les symptômes des jeunes enfants et leurs parents

     

    Qu'est-ce que la clinique interroge dans l'institution ?

    Les institutions accueillent des enfants, adolescents, adultes qui présentent des symptômes ou débordements qui les font souffrir et/ou perturbent leur environnement. À ce titre, ces lieux d'accueil ont pour fonction de réfréner la jouissance (cf Lacan). Qu’elles accueillent l’enfance malheureuse, les malades mentaux, la pauvreté ou les criminels, elles ont de tout temps généré leurs classifications, ordonnancement et réglementations des populations. Depuis plusieurs années, la notion de santé mentale a produit dans les discours toujours plus de normes à partir de répertoires de comportements déclinés en items. Articulé à un puissant idéal éducatif contemporain, l’idéal de guérison s’insinue et insiste dans le champ social, entraînant toujours plus de pathologisation. Foisonnent des modalités et programmes de prises en charge, tous plus individualisés.

    À partir de situations, comment dans leurs pratiques les professionnels trouvent-ils à se repérer ?

    La seconde matinée d'échanges aura lieu en présence à la salle Agora, 93 rue Tête d'Or, Lyon 6ème, avec pour invitée Angèle Terrier, membre de l'ECF et de l'AMP.

     

     

     

    SUR INSCRIPTION

    07 DECEMBRE 2021 | Grenoble

    Une soirée avec Patrick Hollender • L'art e(s)t la sublimation

     

    Freud en introduisant dans ses Trois essais sur la théorie sexuelle le terme de sublimation dans le champ de la psychanalyse ouvre un questionnement sur l'artiste et ses créations. Il l'indique avec une grande clarté, par la sublimation, la pulsion, dont il cherche à élaborer une théorie, trouve à se satisfaire sans en passer par le tamis du refoulement. C'est à ce frayage spécifique que Patrick Hollender porte son attention.

    Dès l'introduction de son livre, il souligne une distinction entre sublimation et escabeau, trouvaille de Lacan à partir de son travail sur Joyce qui laisse apparaître dans l'œuvre même une entreprise de désublimation. À partir de là, dans la conceptualisation de la sublimation, un pas supplémentaire est fait.

    Partant de sa position d'analysant, Patrick Hollender oriente son travail de recherche d'une question qui l'occupe : en quoi la création s'édifie sur les lieux du malheur, en quoi est-elle réson d'une fiction pour faire écran au réel ? Soucieux de suivre les chemins sur lesquels cette recherche l'a conduit, nous recevrons l'auteur le mardi 7 décembre en présence de Nicole Tréglia, psychanalyste, membre de l'École de la Cause freudienne.

     

     

    SUR INSCRIPTION

    08 JANVIER 2022 | Valence

    Cycle Psychanalyse et institution • Accueillir la parole en PMI, CMS et CHRS

     

     

     

     

     

     

    SUR INSCRIPTION

    CARTELS

    Suite des événements et événements à suivre

    Par Sandy Barritault

    Cette rentrée a donné lieu à plusieurs rencontres autour des cartels dans notre région. Ainsi des soirées « bourse aux cartels » ont eu lieu en septembre et octobre, à Annecy puis à Grenoble. Ces moments, studieux et propices aux échanges, furent l’occasion d’entendre des travaux, produits de cartels, et des témoignages de l’expériences, chaque fois inédite, du travail en cartel. Deux cartellisantes ont accepté de partager avec nous, dans cette rubrique, leurs trouvailles et petits bouts de savoir en construction.

    Le dispositif du cartel, choisi par Lacan comme socle de l’étude dans son École, fonctionne non comme un groupe mais comme un collectif. C’est une distinction essentielle puisque il s’agit de ce qui fonde ce lieu d’étude singulier. Sa durée limitée dans le temps et la fonction assurée par le plus-un, limitent les effets de groupe, de colle, et permettent à chaque cartellisant d’y être engagé à partir de sa position d’analysant. Le cartel est une expérience subjective produisant ses effets pour chaque Un, nous avons pu l’entendre lors d’un autre temps fort de cette rentrée, à savoir la journée inter cartel organisée avec les collègues de l’Association de la Cause freudienne en Massif-Central, dont vous pourrez lire les échos sur le site de l’Association de la Cause freudienne en Rhône-Alpes (rubrique échos des événements). Ce moment de travail et de partage chaleureux et dynamisant, a ouvert à de nombreuses questions et provoqué des envies de travail qui laissent présager des suites à cette journée !

    Pour l’heure, deux soirées des cartels sont en préparation, l’une se tiendra à Lyon le lundi 22 novembre 2021 sous le titre Le travail en cartel : désir d’(a)pprendre, désir de savoir, et l’autre à Valence le mardi 22 janvier 2022.

     

     

     

    L'IMPRÉVU DES CARTELS

    Une rencontre avec l’objet a… !

    Par Maud Diederichs-Bridoux

    […] Je décide de m’intéresser à la question de la motérialité, de questionner le son et le sens des mots. Cette question se perdra ensuite dans les méandres des concepts et des idées. Surgit la notion d’objet a, et pour en faciliter l’intégration je visionne le film de Mariana Otero, A ciel ouvert, dans lequel, grâce à une métaphore, j’ai l’impression de pouvoir saisir quelque chose de cette notion. Tout commencerait avec une météorite (le langage) qui percuterait la terre (le sujet). Lors de cet impact, dans la névrose, un petit morceau de terre se détacherait, se diviserait, ce petit bout serait perdu, c’est l’objet a, que le sujet divisé n’aurait de cesse de chercher dans l’Autre (l’Autre avec un grand A, car il s’agit davantage de la dimension symbolique que du semblable, me fait didactiquement remarqué une bienveillante relectrice). Dans la psychose en revanche, suite à la collision le petit morceau de terre ne serait pas perdu, il resterait collé, l’objet a resterait collé, si bien que le monde ne tournerait pas autour de l’Autre, comme c’est le cas dans la névrose, mais autour du sujet lui-même. Dans la névrose, le sujet logerait l’objet chez l’autre en supposant qu’il l’a. Dans la psychose le sujet ne serait pas divisé, il n’aurait pas cédé de jouissance, il y aurait un collage, on dit que le sujet psychotique a l’objet dans sa poche. Dans la névrose, l’objet serait cause du désir, il ne serait pas ce qui brille, mais ce qui reste. Un reste qui causerait le désir.

    Au moment où j’écris, mes doigts se retrouvent à maintes reprises en suspens au-dessus du clavier, je lève les yeux, songeuse, et mon regard tombe sur une petite carte sérigraphiée qui se trouve depuis longtemps accrochée au mur et qui me parle soudain. C’est une citation de Proust : « On n’aime que ce qu’on ne possède pas tout entier ». Et cette phrase entre en écho avec une autre que j’ai griffonnée lors d’un cartel : « L’amour c’est donner ce qu’on n’a pas, c’est donner son manque ». Il y a cette drôle d’impression, qui parfois surgit, d’avoir pu attraper quelque chose de la pensée lacanienne, qui aussitôt glisse, se perd. Il y a en moi ce moins, ce manque, ce creux prêt à accueillir. A l’image de la collision avec le langage, j’attends la collusion avec la langue lacanienne.

     

     

    Au-delà de l’écho !

    Par Virginie Fara

    Une bourse aux cartels s’est déroulée le 13 octobre à Grenoble. L’invitation était faite aux cartellisants de partager leurs expériences de travail à partir notamment de la question « comment s’exerce le principe de l’élaboration soutenue ? ».

    Travaillant avec les restes, les signifiants : labeur, paresse, théorie, pratique, in/compréhension, adresse, liberté, ont soutenu un désir de lire attentivement le texte de Jacques-Alain Miller, proposé comme introduction à cette soirée : « 5 variations sur le thème de l’élaboration provoquée » et je suis restée stupéfaite à la lecture d’un point particulier. Dans la dernière variation « l’art d’être plus-un », évoquant la composition de l’essaim, il dit : « Je considère que cet essaim est bien formé lorsque chacun a titre à y être. Je veux dire : que chacun y soit es–qualités ; cette logique comporte que les membres travaillent à partir de leurs insignes et non pas de leur manque-à–être. Il revient au plus–un, non seulement d’obtenir l’émergence de l’effet subjectif dans le cartel, mais, corrélativement, d’obtenir que les membres de ce cartel aient statut de S1, ainsi que lui–même en tant que membre du cartel. Ce sont des maîtres, des signifiants–maîtres, qui sont au travail – pas des sujets–supposés–savoir, pas des savants »1. Pas des SSS, pas des S, pas des $ mais des S1, chacun pouvant ainsi prendre la place d’agents provocateurs de S2. C’est ainsi qu’une « élaboration se collectivise », « allez savoir qui fait émerger la chose2 ».

    Aborder les enseignements non pas à partir de ce que je ne sais pas, a-bord qui peut m’emporter dans un vertige inhibant face au manque de Savoir, mais à partir d’un savoir, de différents savoirs qui me sont propres, change la donne. De « petite joueuse » je deviens « joueuse », avec d’autres, dans la construction d’un savoir qui n’existe pas encore, un savoir « en puissance », en devenir, grâce au travail d’« équipe3 » que peut provoquer un cartel.

     

     

    1J.-A. Miller, 5 variations sur le thème de l’élaboration provoquée, « Dernière variation », Intervention à l'Ecole, 11 décembre 1986, disponible en ligne.

     

    2à la fin du texte : « Réponse de J.-A. Miller »

     

    3op. cit., « Dernière variation »

    COMMISSION AUTISME

    Le pair aidant, un possible double de l’autiste?

    Par Gilles Biot

    La pair-aidance se développe de plus en plus dans le champ de la santé dite mentale et du handicap. Ce concept repose sur l’idée que l’entraide entre personnes souffrant ou ayant souffert d’une même maladie, somatique ou psychique permet d’apprendre à mieux gérer sa maladie. Il est indissociable de celui de rétablissement qui oriente les centres de réhabilitation psychosociale. Le rétablissement ne fait pas référence à une guérison clinique ou à une disparition des symptômes mais à une possibilité de redonner un sens à sa vie à travers des activités et un mode de vie satisfaisant pour la personne.

    La définition qui fait consensus est due à William (dit Bill) Anthony, lui-même ancien patient : « (…) processus profondément personnel, unique, de changement des propres attitudes, valeurs, sentiments, objectifs, compétences, et/ou rôles. C’est une manière de vivre une vie satisfaisante, pleine d’espoir et épanouissante, en dépit des limites dues à la maladie. Le rétablissement suppose le développement de sens et d’ objectifs nouveaux dans la vie de quelqu’ un qui grandit malgré les effets catastrophiques de la strong>maladie mentale. 1

    Ainsi, les pairs-aidants sont des personnes qui ont elles-mêmes vécu l’expérience de la souffrance psychique et ils s’en sont « sortis suffisamment » pour que l’on dise qu’ils sont en rétablissement. Ils ont tiré un savoir de cette expérience de vie et ils souhaitent mettre cette expérience ainsi que leur expérience du rétablissement (expérience vers un mieux-être) au profit d’autres qui vivent des expériences similaires.

    Dans le champ de l’autisme, des pair-aidants porteurs d’un syndrome d’Asperger sont aujourd’hui présent auprès d’associations ou institutions accompagnant des personnes elles-mêmes Asperger. Ils se servent de manière inventive du langage et de la langue commune pour traiter « l’angoissante présence de la voix »2 par la parole articulée. D’autres sujets autistes font le même travail hors parole mais pas sans langage, ils privilégient la construction de bord, ils usent de leur corps pour nouer des rapports singuliers aux objets et aux autres afin de délimiter le monde.

     

     

    1Anthony , W. A. (1993) , « Recovery from mental illness » , Psychosocial Rehabilitation Journal, 16 , 4, p. 11-23.

     

    2Perrin M., « L’autiste a-t-il quelque chose à dire ? », La Cause Freudienne, n° 78, 2011, p. 97.

    ÉCHOS

    25 septembre 2021 | Grenoble

    La norme mâle : mais encore !?

    Par Amélie Vindret

    Pour Bénédicte Jullien, la croyance en la norme-mâle déclinée sous la forme de différentes formulations construites tout au long de sa cure a constitué « une réponse fallacieuse à l’énigme du sexe. »

    À partir de son expérience en tant qu’analysante, elle m’a fait entendre que la rencontre entre un corps et une langue produit une jouissance hors-norme. Le sujet n’a alors pas d’autre choix que de produire une réponse. S’il y a la bejahung, (un dire oui à la langue) le sujet croit alors au langage. Cependant il doit accepter de perdre quelque chose de cette jouissance illimitée pour parler. S’il dit oui à la langue, il n’y a pas de rapport sexuel, il renonce à l’illimité de la jouissance. Or si l’existence se soutient du langage, elle ne peut se dire par lui. Ça rate toujours. Donc la croyance en la norme mâle, à partir de la fonction du phallus constitue une réponse du sujet à ce que produit la rencontre entre deux entités hétérogènes : le corps et la langue. Cette réponse échoue toujours à dire tout de l’existence et à donner du sens à la différence sexuelle. En ratant, la fonction phallique donne alors une limite à ce que pourrait produire une satisfaction insensée.

    Avec ce bord, chacun peut trouver son style avec la langue pour supporter cet impossible à dire l’existence.

     

    LIRE LA SUITE

    30 septembre 2021 | Annecy

    L'apport du cartel pour la pratique

    Par Christine Marcepoil

    Cartel, pratique et théorie : quels usages pouvons-nous faire du cartel, qu’est-ce que mobilise ce travail à plusieurs ?

    C’est autour de ce thème qu’une douzaine de personnes se sont réunies le jeudi 30 septembre à Annecy. Trois intervenantes: Cécile Schmitt, Maud Diederichs-Bridoux et Maï Linh Masset ont témoigné de leur expérience en tant que cartellisantes. Elles ont, chacune avec leur style, parlé de leur rencontre avec la langue de Lacan mais aussi avec celle des autres cartellisants. Elles nous ont exposé comment les concepts mis au travail dans le cartel pouvaient soutenir et accompagner leur pratique.

    Cette soirée nous a enseigné sur ce dispositif particulier qu’est le cartel, organe de l’Ecole de la Cause Freudienne, qui fait vivre une expérience unique et singulière à chaque un. Le cartel c’est une rencontre avec l’inédit, avec l’incompréhension parfois, avec la surprise et parfois avec la joie de saisir quelque chose, de ce qui se dit ou s’écrit.

     

    LIRE LA SUITE

    16 octobre 2021 | Clermont-Ferrand - Journée Inter-cartels

    Politique du cartel, politique de la psychanalyse

    Par Sophie Boutin

    Invitée à participer par zoom à cette matinée d’échange qui a eu lieu à Clermont-Ferrand, j’ai été saisie par l’effet de surprise de chacune des interventions. Voix singulières qui ont percuté en donnant à lire ce que fut mon long trajet, qui se poursuit encore, de lectures en cartels. « Être lacanien, une contingence ? », cette énonciation introductive donnait le fil de cette journée où le singulier de l’expérience de lecture en cartel se noue au discours analytique, à la politique de la psychanalyse. Des concepts comme transfert de travail, cartel organe de l’école, savoir troué, la fonction du plus-un dans le cartel, et d’autres signifiants propres à notre champ ont pu résonner de façon toute nouvelle avec simplicité sans simplification. Chaque intervenant œuvrant au bien dire de son expérience de cartellisant, pouvant serrer au plus près la place indispensable et impossible du ’plus un’.

    Ainsi les dits de chacun ont su faire résonner la raison du cartel pour la pratique du discours analytique. Le cartel n’est pas seulement une instance de travail. Il est courroie de transmission d’un savoir qui ne cesse de nous mettre au travail et faire lien social vivant dans la communauté analytique.

     

     

    LIRE L'ECHO DANS SON INTEGRALITE

    21 octobre 2021 | Saint Julien en Genevois - Débat- Ciné-Psychanalyse

    La terre des hommes

    Par Gilles Biot

    La terre des hommes est un film qui nous invite à suivre Constance, jeune agricultrice, qui avec son compagnon souhaite reprendre la ferme paternelle qui n’est plus viable économiquement. Son père, veuf, est dépassé par l’évolution du monde agricole et espère sans trop y croire que sa fille pourra reprendre la ferme familiale par son pari sur une agriculture plus respectable de l’environnement.

    Dans son projet, Constance peut compter sur Xavier, président du syndicat agricole, qui affirme croire en son projet. Mais Constance, prise dans les enjeux de pouvoirs des grands propriétaires pour la direction de ce syndicat, se verra utilisée comme objet de jouissance sexuelle par Xavier qui abusera de sa crédulité en l’espoir de son soutien.

    Philippe Michel, psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne, a échangé avec les spectatrices et spectateurs sur la difficulté à dire l’innommable de la pulsion de mort qui anime tout être humain et peut l’amener à user de l’autre comme objet de jouissance.

    Le déclin de l’image paternelle et la montée au zénith de l’objet pulsionnel, dans notre civilisation soumise au discours capitaliste, laisse les sujets sans l’appui des idéaux pour subjectiver cette jouissance mortifère mais les appellent à s’orienter de leur désir.

    08 novembre 2021 | Lyon - Qui dit norme, dit mal ?

    Entre hors normes communes et norme mâle réinventées

    Par Jocelyne Huguet-Manoukian

    Cette belle soirée a introduit à Lyon la préparation des 51èmes journées de l’ECF « La norme mâle ». Ce drôle de jeu de mot est avancé par Lacan dans l’Étourdit. Il le mettait au principe de la névrose tout en le présentant aussi comme une interrogation ironique de la norme et du normal.

    En collaboration avec les trois laboratoires du Cien (Centre Inter-disciplinaire sur l’ENfant) de Lyon et le Cereda avec le Petit Hans, la diversité de quatre présentations a résonné avec la pluralité des rubriques des journées. Martine Matteudi, membre du groupe Petit Hans, a ouvert la soirée avec un travail clinique très fin auprès d’une jeune fille faisant face au réel féroce de la voix et à l’énigme douloureuse de son être sexué sans le soutien du Nom-du-père. Patricia Liébeaux, membre du CIEN, proviseure d’un lycée professionnel, nous a enseigné ce qu’il en est de l’usage de la norme mâle lorsque 500 jeunes garçons se retrouvent ensemble pour apprendre un métier traditionnellement réservé aux hommes, tandis que le lycée n’accueille que 4 filles ! Dans ce cas une forme de paternalisme instituée n’est pas sans réguler ce qui de la jouissance se dérégule avec la métamorphose du corps des adolescents. Il importe alors de « bousculer la norme pour qu’advienne la singularité », ce qui est subtil et requiert d’intervenir au bon moment, non sans tact. Marion Palle et Romain Cros, membres du CIEN, tous deux avocats sont intervenus autour du cas d’un homme qui a saisi le tribunal de grande instance afin de faire reconnaitre son identité neutre ou inter-sexe. Apparait ici que la norme juridique est, en matière de sexe, s’appuie sur ce qui fait évidence et que le sexe n’a pas d’autre définition en termes de droit. La question du neutre ou de l’intersexe est donc désormais posée au législateur. Les règles du droit français reposent sur la binarité des sexes seuls actuellement reconnus. Le recours de cet homme devant la cour Européenne des Droits de l’Homme est de ce fait très attendu et rejoint par une autre voie toutes les questions que posent aujourd’hui la question trans.

    La soirée s’est terminée avec l’exposé tout en finesse de Bérengère Nicolas, membre de l’ACF en RA, à propos du suivi en institution d’une jeune femme particulièrement fragile. C’est dans l’usage singulier du terme de dysphorie de genre dans le transfert, que ce signifiant a fait boussole pour ce sujet. Une norme mâle qui vient pour elle comme une façon nouvelle de s’appuyer un peu sur les signifiants de l’Autre.

    Une soirée particulièrement enseignante grâce à l’épars des façons de construire et de faire usage de la pluralité de ce qui fait norme !

    PARUTIONS

    LA SEXUATION DES ENFANTS

    Sous la direction de H. Damase, D. Roy, L. Sokolowsky

    Présentation

    Pour chaque enfant, fille ou garçon, la différence sexuelle fait question. La « fluidité des genres » s’imposerait-elle comme une nouvelle norme au nom d’une liberté de chacun à choisir son propre sexe ? La mode de l’unisexe et la dénonciation du sexe d’assignation suffisent-elles à donner plus de marge de manœuvre aux enfants dans le choix d’une position sexuée ? Face à l’impasse du sexuel, comment se repérer ?

    Lacan emploie le terme de sexuation pour différencier le sexe comme donnée biologique et sa subjectivation par un être parlant. La sexuation est le processus par lequel l’enfant se découvre, se reconnaît et se parle comme étant d’un sexe ou d’un autre, « couleur d’homme » ou « couleur de femme ».

    Être sexué semble ainsi livré à toutes sortes de déterminations. Mais cela reste pour chaque enfant, chaque jeune, chaque adulte, une aventure absolument singulière, qui peut conduire à rencontrer un(e) psychanalyste.

    Prenant au sérieux ces déterminations, l’analyste peut en desserrer l’étau avec l’enfant. Le jeu de la langue leur donne la liberté d’interroger autrement les discours de la tradition aussi bien que les nouveaux stéréotypes tels qu’ils se condensent autour de « l’enfant trans ». Ce livre éclaire ces questions par des textes concis, recherches et cas actuels, discutés à plusieurs voix.

    SOMMAIRE

    COMMANDER

    ANNECY - GRENOBLE - LYON - VALENCE

    Visitez notre site internet

    Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux  
    Twitter Association Cause Freudienne Rhône-Alpes Facebook ACF Rhône-Alpes

    Vous avez reçu cet email car vous êtes abonné à la Newsletter de l’Association de la Cause Freudienne.
    Vos coordonnées ne seront pas utilisées à des fins de prospection commerciale. Conformément à la réglementation applicable en matière de données à caractère personnel, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition de vos données à caractère personnel que vous pouvez exercer en nous contactant à l’adresse email : acfradelegation@gmail.com ou par courrier à l’adresse suivante :
    Association de la Cause Freudienne, chez Jocelyne Huguet-Manoukian, 16, rue Cuvier, 69006 Lyon.

    Si vous ne souhaitez plus recevoir d'e-mails de notre part, vous pouvez vous désabonner