Newsletter Septembre 2020
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Newsletter ACF Rhône-alpes
NEWSLETTER | SEPTEMBRE 2020
EDITORIAL
La causalité à partir de la liberté
Jacques-Alain Miller, dans son cours « Cause et consentement », revient au sens ancien du mot « demeure », dont il extrait la dimension de temporalité : « Lorsqu’on dit qu’il y a péril en la demeure, ça ne veut pas dire qu’il y a le feu à la maison. Ça veut dire qu’il y a péril au retard ». Le sens a glissé vers celui de la précarité de l’abri, mais initialement, c’est de l’acte et de la position du sujet dont il s’agit. Ce point nous intéresse, à l’heure où nous sommes pressés de toutes parts de périls imminents. « Péril en la demeure », nous y sommes, tout aussi bien contraints à demeurer dans nos habitations, elles-mêmes plus tout à fait si sûres, qu’à rester immobiles dans le pré carré que nous assigne le maître moderne : pour contrer le trouble du consentement, le contrat fait la règle plutôt que « foi dans la rencontre ». (Le pré carré est une double ligne de fortifications conçue par Vauban).
Prenons péril en la demeure en son sens littéral : il y a péril à ne pas agir. Cela n’appelle pas l’activité, mais plutôt à faire fond sur un retard, ce petit temps singulier qu’on appelle décision au cœur de l’acte humain. C’est une autre manière d’aborder le consentement, y compris de la plus paradoxale des façons. « Quels que soient les faits, ils ne comptent qu’à partir du dit, c’est-à-dire de la position que le sujet prend par rapports à ses propres dits » (JAM, Cause et consentement). Ici la causalité se connecte à la liberté.
Cette perspective, intensément éthique, traverse de part en part le thème des cinquantièmes Journées de l’Ecole de la Cause Freudienne, « Attentat sexuel ». Elles auront lieu à Paris les 14 et 15 novembre prochain. Nous vous invitons à vous rendre sur Le Blog des J50 et à vous inscrire.
Pour préparer ce moment important, différents événements vous sont proposés dans notre région : conférence ACF, « Semaine à quatre temps », soirées des cartels, activité du Champ Freudien… Ainsi que d’autres manifestations que nous vous laissons découvrir. Toutes sont portées par le désir et l’énergie de notre Comité Régional, à l’œuvre dans le contexte que l’on sait… Vous verrez que nous avons fait le choix de privilégier la présence des corps, et cela suppose un certain nombre d’aménagements. Ce sera, pour une part, expérimental et d’autant plus engageant, mais voie possible pour faire de notre retard chance de notre position.
Véronique Herlant, Déléguée régionaleLes 50ièmes Journées de l'ECF
14 et 15 novembre 2020 | Paris
J50
ATTENTAT SEXUEL"Pour ses 50es Journées d’étude, l’ECF propose d’explorer le thème intemporel et aujourd’hui brûlant de « l’attentat sexuel », d’en serrer les enjeux propres à notre époque et d'en lire les symptômes inédits.
Les exposés cliniques et théoriques du samedi dans des salles multiples, et les plénières du dimanche, centrées sur les questions éthiques, épistémiques et politiques, visent à orienter le travail avec les sujets rencontrés.
Ces Journées s’adressent aux psychanalystes, psychologues, psychiatres, aux praticiens de la santé mentale et du champ médico-social, et à tous ceux confrontés aux abords de la question."
s'inscrireACTUALITÉS
15 Octobre 2020 | Saint Julien en Genevois
Soirée-débat Ciné-psychanalyse
Après l’ombre, un film de Stéphane Mercurio
Dans Après l’ombre, Stéphane Mercurio filme le travail rigoureux d’un metteur en scène, Didier Ruiz, avec 5 détenus de longues peines, comédiens « extraordinaires » qui mettent en mots l’indicible de leur expérience. Ce documentaire raconte comment la parole inconcevable se construit et finit par jaillir de l’ombre pour traverser les murs. Un film qui témoigne des marques laissées dans le corps par la prison et comment chacun des protagonistes opèrent le passage du silence aux mots à partir de l’expérience du théâtre.
A l’issu de la projection du film, un débat avec la salle sera proposé et animé par Pierre Forestier, psychanalyste et Membre de l’Ecole de la Cause Freudienne.
Mesures de distanciation sociale et port du masque
CARTELS
15 Septembre 2020 | Grenoble
Soirée et bourse aux cartels
Les journées numéro cinquante de l’École de la Cause Freudienne auront lieu à Paris, les 14 et 15 novembre 2020. Le titre est percutant : Attentat sexuel. Il n'est pas sans évoquer le "trauma" qu'est le sexuel pour chaque être parlant.
Des cartellisants partageront leurs trouvailles en lien avec le thème des JE50 à partir des textes étudiés en cartel.
Une partie de la soirée sera consacrée à la bourse aux cartels.1er Octobre 2020 | Lyon
Bourse aux cartels
"Réveils !"Attention! Changement de date : le 1er octobre remplace le 24 septembre!
Par Jocelyne Huguet-Manoukian
"Il y a tant de façons de se réveiller ! Après un sommeil léger ou profond, le réveil vient d’un bruit, d’une sonnette, du contenu d’un rêve, d’une lumière, d’une habitude… L’instant du réveil, plus ou moins agréable ou pénible, porte avec lui une imminence : joie, lourdeur, tristesse, angoisse, élan, douleur... traces de l’affect noué au désir dissimulé dans nos rêves et qui oriente notre vie. Ainsi le réveil peut s’intégrer dans le ronron de la vie quotidienne ou tout perturber. Il devient alors surprise, rencontre inattendue, événement, écho d’un mot ou d’un dire qui brusquement nous déloge. Quand sommes-nous vraiment réveillés ? Qu’est- ce qu’un réveil chez le parlêtre ? Quels sont les rapports entre rêve et réveil ?
En posant la question qu’est -ce qu’un rêve, Freud a trouvé une réponse inédite. Le rêve a la forme d’un texte ! C’est le récit qu’en fait le rêveur. Et ce récit est à entendre là où ça bute, dans ce que le rêveur nomme ses approximations, ses trous de mémoire, ses flous, ses incompréhensions, ses bizarreries… Autant de façons de se protéger ou de se rapprocher de l’horreur qui préside au désir d’être du rêve. Relisant Freud, Lacan souligne « un rêve ça n’introduit à aucune expérience insondable, à aucune mystique, ça se lit dans ce qui se dit1 » Puis, avec un pas de plus, (...)"
1Lacan J., Le séminaire livre XX, Encore, texte établi par J.A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p88
NOS PARTENAIRES
De janvier 2021 à décembre 2021 | Lyon/Grenoble
Section Clinique de Lyon et Antenne de Grenoble
ATTENTION ! INSCRIPTIONS JUSQU'AU 31 OCTOBRE 2020
La Section Clinique de Lyon et son antenne de Grenoble proposent un nouveau cycle d'enseignement.« Des satisfactions : entre normes et choix »
"Dans la langue de l’entreprise, le terme de satisfaction est un mot d’ordre, une ritournelle. L’impératif langagier auquel se soumet le marchand moderne repose sur une construction qui fait du client anonyme, une menace : Fidéliser, retenir celui que les concurrents espèrent, éviter l’avis négatif sur les réseaux sociaux suppose le contentement. Les enquêtes de satisfaction, désormais systématiques, dégagent des pourcentages qui valent garanties de sérieux, dans le discours des communicants. Ce n’est plus l’amour du travail bien fait qui instaure la confiance ; les citoyens sont pris dans la généralisation, jusque dans les mœurs, les modes de vie, de l’évaluation des satisfactions.
Nous avons le choix de faire de ce trait, un malaise. Nous pouvons le lire, nous pouvons prendre en compte le sujet, l’inviter à s’expliquer là où le questionnaire fait taire. (...)"Pour lire la suite et accéder aux informations pour s'y inscrire, cliquez sur le lien suivant.
De janvier 2020 à juin 2021 | Lyon
Section Clinique, cycle
"Découverte de la psychanalyse"ATTENTION ! INSCRIPTIONS JUSQU'AU 5 NOVEMBRE 2020
La Section Clinique de Lyon propose un nouveau cycle d'enseignement dit de Découverte de la psychanalyse"La question du corps en psychanalyse"
"Notre époque met spécialement en valeur la question du corps à la mesure même du reflux des discours qui permettaient aux sujets de se repérer sur l’Autre. A cette place vient le flot des objets, supposés répondre des jouissances possibles sans passer par l’Autre directement par le circuit court de la consommation. Lacan en nommant le sujet « parlêtre » a voulu montrer l’intrication essentielle entre corps et langage ce qui permet à la psychanalyse non seulement d’éclairer les phénomènes contemporains mais aussi de rendre sa pratique pertinente pour en traiter le symptôme."
Pour lire la suite et accéder aux informations pour s'y inscrire, cliquez sur le lien suivant.
Activités du Champ Freudien
23 septembre 2020 | Lyon
3 novembre 2020 | LyonAtelier d'études de l’Institut psychanalytique de l’Enfant
Par Marie-Cécile MARTY
La 6e journée de l’Institut de l’Enfant prévue le 13 mars 2021 au Palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux sur le thème La sexuation des enfants est en préparation ! L’Atelier d’étude de l’Institut psychanalytique de l’Enfant est un chantier inédit, un préambule qui permet d’attraper ce thème complexe à plusieurs, localement « sans plan préétabli, sans mode d’emploi prescrit à l’avance, mais non sans orientation.1 »
A Lyon, les groupes du CIEN et du CEREDA en collaboration avec l’ACF RA ont choisi deux entrées pour aborder La sexuation des enfants tant du côté clinique que théorique. Une première conversation aura lieu le 22 septembre à 21h et portera sur La sexuation des tout-petits. La seconde aura lieu le 3 novembre à 21h et questionnera la notion de consentement dès la pré-adolescence, avec son possible envers qu’est l’Attentat sexuel2. Aborder ces questions nécessite rigueur et tact. En effet, le sexe, du point de vue de la psychanalyse lacanienne, est un irreprésentable, un trou dans le savoir pour chaque parlêtre.
C’est d’abord avec des praticiens de la petite enfance (crèche, école maternelle), Martine Matteudi, psychanalyste responsable du groupe Petit Hans et notre invitée Jocelyne Huguet-Manoukian, psychanalyste membre de l’ECF que nous nous pencherons sur la période infantile : comment se débrouille le petit d’homme et son entourage de la question sexuelle ? Puis, c’est en présence de notre invité Jean-Marie Fayol-Noireterre, magistrat honoraire et à partir de la lecture du livre « Lolita » de Nabokov proposée par Natacha Billouard, psychologue que s’engagera la conversation sur la notion complexe de consentement.
Pour chacune de ces soirées, il vous est demandé de vous inscrire en adressant votre demande à marie.marty@free.fr afin que nous puissions organiser votre accueil sans prendre de risques inutiles au regard du climat sanitaire actuel. Nous vous remercions par avance.
1Atelier de recherche de l’IE par Laura Sokolowsky et Hervé Damase, Directeurs de la 6e Journée de l’IE, pour plus de renseignements
Institut psychanalytique de l'Enfant
2Attentat sexuel, thème des 50èmes Journées de l’ECF, pour plus de renseignements et inscriptions
ECHOS
Par Stéphanie Bozonnet
Cette soirée s’était fait attendre !
Prévue en mars à Valence, les circonstances liées à la situation sanitaire l’avaient reportée puis en ont modifié les aspects matériels puisque c’est grâce à Zoom que nous avons pu converser ce soir là.
Trois textes ont rythmé la rencontre, ponctués par les commentaires de Geneviève Valentin, secrétaire de Valence pour l'ACF et les questions du public.Les deux textes d’Anne-Marie Meiser et de Patrick Hollender sont des travaux d’un cartel, à partir du thème du séminaire de l'ACF « Ce qui nous cause » et orienté par la journée de Question d’Ecole de l’ECF tenue à Paris en février 2020 « Puissance de la parole ». Ce cartel interroge : qu’obtient-on à la fin d’une analyse ? Sujet complexe qui inclut la question du désir de l’analyste.
Notre invitée, Véronique Herlant, a débuté la soirée par une citation de Freud : « Nous ne savons renoncer à rien. Nous ne savons qu’échanger une chose pour une autre ». C’est vraiment cela la psychanalyse d’orientation lacanienne ! Pas de renoncement pour le travailleur décidé orienté par la psychanalyse lacanienne (même par ZOOM !). Et les trois textes de cette soirée le démontrent : ils attrapent chacun, à leur manière, la question sans en faire une vérité toute.
Tout d'abord, Véronique Herlant reprend et déplie pas à pas une phrase de Lacan du séminaire XI, datée du 24 juin 1964 : « Le désir de l’analyste n’est pas un désir pur. C’est un désir d’obtenir la différence absolue » (Séminaire XI, p 278). Geneviève Valentin nous fait remarquer combien les propos de Lacan résonnent particulièrement puisqu’ils sont prononcés trois jours avant l’acte de fondation de son Ecole.
A cette occasion, Lacan ne recule pas devant la question de l’imposture de la psychanalyse, sujet toujours actuel d’ailleurs qui interroge nos pratiques quotidiennes et institutionnelles. Il particularise la psychanalyse en la distinguant de la religion et de la science. Car même si, dans la cure, (...)
AU TEMPS DU (DE)CONFINEMENT
( )confinement
Par Virginie Fara
Je suis attrapée par la parenthèse dans le titre de la rubrique « Au temps du (dé)confinement », dans la Newsletter : « Le préfixe « dé-dés-des », issu du latin « dis » sert à modifier le sens du terme primitif en exprimant l’éloignement, la privation, la cessation, la négation, la destruction de quelque chose, l’action ou l’état contraire, inverse. »
Récemment, dans le cadre de mon travail de psychologue, je rencontre un jeune homme, présenté par son « problème de communication ». L’adolescent, tourné sur le côté, regarde fixement le mur, demeure silencieux mais accepte cependant de rester seul avec moi. Je commence par m’intéresser aux jeux vidéo auxquels il joue mais il répond succinctement sans me regarder. Devant le mal à l’aise qui s’installe, j’envisage de mettre fin à la séance, mais je tente une ultime question : comment dort-il ? Sa réponse, sur un ton d’évidence, ne se fait cette fois-ci pas attendre « allongé sur un lit ». Ce dire eut un effet de surprise, me sortit d’une sorte de torpeur et m’indiqua la voie, rester au plus près du réel.
L’écriture que je propose, « ( )confinement. », tente de restituer ce point : un vide dans la parenthèse, c’est-à-dire non pas un savoir sur l’Autre, mais l’acceptation d’un trou qui permet une circulation d’une voix à une autre.ANNECY - GRENOBLE - LYON - VALENCE
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Association de la Cause Freudienne, chez Véronique Herlant, 3, rue Jangot, 69007 Lyon.Si vous ne souhaitez plus recevoir d'e-mails de notre part, vous pouvez vous désabonner