Soirée ciné-débat à Annecy

  • L’accueil du film de Lucie Borteleau a retenti de façon plutôt joyeuse autour d’un débat animé par Christine Guillet Cuenot.

    Le Fidélio, cargo de la marine marchande nous embarque pour une longue traversée, où la question du couple, de l’amour, du désir et de la jouissance tissent sa toile de fond. Tout est mis en valeur par un juste équilibre entre les grands espaces, le huis clos et des dialogues recherchés.

    Dès les premières images, le corps est au premier plan. Une femme se baigne nue et laisse aller librement son corps, avant de rejoindre l’homme avec lequel elle est en couple.

    Puis elle embarque sur un cargo, nommé Fidelio, pour effectuer un remplacement d’un mois comme mécanicienne sur un navire de la marine marchande. Entourée d’hommes, dont celui qui fut son premier amour, Alice trouve sa place en faisant valoir ses compétences professionnelles, mais aussi en tant que femme désirante.

    Partenaire amoureux, partenaire sexuel, Alice dévoile tout au long du film que l’amour et le désir ne se conjuguent pas forcément.

    Comme Christine Guillet a bien su nous le dérouler, ce film est assez féministe dans le sens où il montre une femme contemporaine et déterminée qui ne cède pas sur son désir. Elle ne renonce à rien croyant qu’elle peut tout avoir, dans une position plutôt masculine. Mais elle se montre divisée, notamment quand l’autre lui dit non, ou quand la figure d’une autre femme se profile.

  • Fidélio, l'Odysée d'Alice
    Fidélio, l'Odysée d'Alice
  •  Elle s’interroge aussi quand elle lit le carnet de bord, voire le carnet intime du marin décédé qu’elle remplace. Les conditions de sa mort restant obscures.

    La lecture de ce carnet va résonner curieusement avec ce qu’Alice va vivre au cours de cette traversée en mer.

    « Alice aux pays des hommes » nous dira Christine Guillet Cuenot, a choisi un métier d’homme, mais elle a aussi choisi d’avoir « plusieurs lignes de cœur ». Si la salle des machines (comme métaphore du cœur) bat fort, ce n’est pas sans « ratés ». Même une bonne mécanicienne ne pourra établir ce rapport entre un homme et une femme.

    Chacun a affaire à son fantasme et sa jouissance, et chaque fois il faut inventer quelque chose de singulier pour que cela tienne et à la fois ne cesse pas de ne pas s’écrire...

    Clément, Hélène