Soirée ciné-psychanalyse

  • Soirée ciné-psychanalyse
    Soirée ciné-psychanalyse
  •         « Le soir à la nuit close                                    Quand le genre humain se repose                                         Je travaille à mon Palais                               De mes peines nul ne le saura jamais »             

    (Inscription sur la façade Est du Palais du Facteur Cheval).

     

    On connaît tous l’histoire de Ferdinand Cheval. Facteur, surnommé «le  fada » par les habitants de ce petit village drômois de Hauterives.  Il parcourt à pied, jusqu’à deux fois sa tournée, amassant des pierres le jour et construisant la nuit un édifice extraordinaire, le Palais Idéal, classé Monument Historique en 1969 par André Malraux, alors ministre de la Culture.                               

  • Le film de Nils Tavernier retrace l’histoire de cet homme qui apprend tout seul à devenir un artiste, un des premiers précurseurs de l’art brut. La psychanalyse s’enseigne des solutions du sujet et ce film nous est apparu comme une formidable leçon clinique. Car au-delà de la narration, Nils Tavernier nous fait suivre les pas de Ferdinand Cheval. Sa perplexité est déjà palpable quand il est confronté au deuil de son épouse. Remarié, alors qu’il va être père pour la seconde fois, il trouve en urgence la solution du  palais comme  réponse à ce qui est touché au joint le plus intime du sentiment de la vie.

    Le corps de Ferdinand Cheval  trébuche sur une pierre et cette pierre « d’achoppement » est le début de la construction du palais. La psychanalyse se saisit des détails que le sujet peut narrer pour  en suivre la logique. C’est ce que nous ferons avec notre invité Jérôme Lecaux, psychanalyste, membre de l’ECF, avec qui nous aurons le plaisir de dialoguer après la projection.                                                                                                                       Le travail de Ferdinand Cheval est un travail de titan : l’excès fait l’œuvre. Ce palais est l’extraction hors corps de ses songes qui l’habitent depuis l’enfance et le laisse au bord de la communauté. De « rêveur », il devient « concepteur » et son lien aux autres  s’en trouve modifié.

    Nous pourrons reconnaître dans le film certains désordres de notre monde contemporain et discuter comment l’art, l’écriture peuvent parfois humaniser, faire lien social et construire un nouage qui fait tenir le sujet dans le monde.

    Stéphanie Bozonnet.